Initiations
Lieu de dépravation pour certains, occasion de lier de nouvelles amitiés pour d’autres, les initiations, aussi adorées ou honnies soient-elles, n’en restent pas moins un incontournable de la rentrée universitaire.
Momie en papier toilette avec des doigts en condoms en plein cœur de l’agora, distribution de langues de porc aux passants, récolte d’ongles et étudiants déguisés qui quêtent: voici quelques unes des facéties que réservaient les initiations cette année. Comme tous les ans, les différents comités organisateurs se sont décarcassés pour trouver les défis les plus loufoques afin d’accueillir en grande pompe les nouveaux étudiants.
«Les initiations, c’est avant tout une occasion pour les étudiants de faire connaissance et de tisser des liens afin de rendre l’expérience universitaire plus agréable», indique Jean-Christophe Séguin, l’organisateur des initiations pour l’Association générale des étudiants en communication (AGEC) et l’Association étudiante en communication publique (AECP). Le but n’est donc pas ridiculiser les premières années, mais de se ridiculiser tous ensemble pour apprendre à se connaître.
Pour ce faire, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens. «Nous avons acheté une glissoire de 18 pieds de long, avec un dôme qui passe par dessus, explique Kevin Cinq-Mars, l’organisateur principal des initiations de l’Association étudiante du module d’administration de l’UQAM (AEMA). Les nouveaux devaient passer sous le dôme pour aller chercher un objet dans une chaudière remplie de farine, eau et maïs en crème tout en se faisant asperger de relish. Nous nous attendions à un taux de participation plutôt faible, mais comme on avait prévu des douches, du savon et du shampoing, l’activité a finalement été très bien reçue et a été très populaire.»
Du côté de l’Association des étudiants en droit de l’UQAM (AED), la fête était aussi au rendez-vous. Toutefois, le terme «initiation» et tout ce qu’il traîne de péjoratif est mis de côté par le comité organisateur. «On ne veut pas du côté wild des initiations, précise Mélissa Desrosiers, coordonnatrice aux affaires sociales et à la vie étudiante. Ce que nous organisons, ce sont des intégrations.» Cela n’a pas empêché les «intégrés» de l’AED de partir pour une nuit à une base en plein air à Sainte-Lucie-des-Laurentides et de faire connaissance de manière plutôt… osée! «Un de nos jeux consistaient à dire la partie du corps que l’on préférait chez la personne à côté de nous. Une fois que tout le monde l’avait donnée, la règle suivante était qu’il fallait embrasser cette partie!»
Pour ce qui est de l’AGEC et de l’AECP, le comité organisateur a préféré s’emparer du quartier tout autour de l’Université. Une une tournée des bars a été organisée, comme à chaque année. Les résidents et les passants ont ainsi eu la chance de voir défiler sur Saint-Denis et Sainte-Catherine de nombreux groupes d’initiés déguisés selon le thème des jeux de société. Dans les bars, des défis plutôt saugrenus attendaient les participants. Ils devaient par exemple éclater des ballounes avec un coup de rein bien senti en imitant des positions sexuelles. Le comité organisateur a aussi profité des initiations de cette année pour réaliser un lip dub au sein de l’UQAM sur la chanson I gotta a feeling des Black Eyed Peas. Cent soixante-douze personnes y ont participé, pour la plus grande fierté de l’AGEC et de l’AECP.
La question sensible de la consommation d’alcool est la principale responsable de l’image dégradante des initiations. Cependant, les différents comités organisateurs ont tous assuré que personne n’a été incité à boire au-delà de ses limites, bien que la bière était un élément majeur de nombreuses épreuves. «Le callage est illégal» était en autre un des mots d’ordre des initiations de l’AGEC. Le Service à la vie étudiante de l’UQAM (SVE), qui octroie les permis d’alcool, s’est également impliqué pour éviter les débordements à l’intérieur des murs de l’Université. «Le SVE encadre solidement les activités qui se déroulent à l’UQAM, ce qui à première vue semble une embûche, mais qui au bout de compte, s’avère utile et permet d’éviter les problèmes», indique Kevin.
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