Kinorino propulse de nouveau les cinéastes de la relève

Réaliser un court métrage en seulement une semaine ? C’est l’ambitieux défi que lance Kinorino, et qu’une cinquantaine d’étudiant(e)s universitaires en cinéma acceptent de relever.

En poussant les portes du Lion d’Or, on a l’impression d’entrer dans le repaire des cinéastes. Baignant dans la lumière chaude du cabaret, ils discutent de leurs projets et des films qu’ils ont vus récemment. De petites tables bien entassées s’apprêtent à accueillir une panoplie d’artistes, leurs proches et des passionné(e)s, pour la projection de 14 courts-métrages sous le thème des souvenirs. Il s’agit d’une soirée non seulement de projection, mais aussi de réseautage.

Depuis plus d’un an et demi, le projet Kinorino (traduit de l’allemand, kino, qui signifie cinéma) fait connaître les jeunes cinéastes universitaires en les invitant à produire un film de fiction d’une durée de une à cinq minutes. Ils en sont à leur troisième événement de la sorte. Il ne s’agit pas d’un festival, mais plutôt d’une projection privée. La distinction est importante pour les participant(e)s, parce que certaines premières sont réservées à de véritables festivals.

« On est chanceux, avec notre réputation qui grandit, on a réussi à avoir des partenaires beaucoup plus importants […] c’est les gens de la relève qui sont gagnants au final », exprime Vincent Ménard, directeur général de l’événement. Parmi les partenaires officiels, on compte entre autres le Festival du nouveau cinéma de Montréal.

7 jours, 1 court-métrage 

La particularité d’un kino, c’est qu’il faut faire le film de A à Z en une semaine. « Avec rien on fait bien, avec plus on fait mieux », explique Vincent en parlant de la philosophie derrière ce court délai. La tâche peut sembler colossale, et peut s’avérer plus complexe que prévu pour des étudiant(e)s qui en sont encore à leur début de carrière cinématographique. Mais la majorité s’en sort tout de même riche d’une expérience inoubliable et surtout formatrice.

« Ce qui me fascine surtout, c’est qu’ils ont réussi à faire ça en aussi peu de temps »

Abbie Lemire, une organisatrice de l’événement

En production cinématographique, les embûches sont à prévoir, surtout lorsqu’il faut écrire, filmer et monter le court-métrage en 7 jours. Les équipes inscrites reçoivent le thème le jeudi, elles ont ensuite jusqu’au jeudi suivant pour remettre leurs produits finaux respectifs. Ceux-ci sont enfin projetés devant une centaine d’adeptes attentifs le mardi soir.

Les organisateurs de Kinorin. Mention photo : Maxim Ouellet

« Le plus difficile quand on tourne un projet aussi rapidement, c’est de ne pas pouvoir se mettre à off pour bien réfléchir à ce qu’on fait », raconte Olivier Jean, réalisateur de Buzzer Beater, rappelant qu’il ne faut pas perdre une seconde : « Aussitôt qu’on reçoit le thème on est déjà à l’écriture […] on a quand même changé notre scénario trois fois. »

Un court-métrage, ça passe assez rapidement, mais certains cinéastes ont investi plus de 30 heures dans la salle de montage seulement. C’est beaucoup, surtout en début de session. La plupart des productions sont en français ou en anglais, mais le film gagnant du prix du public, Quand mon frère est devenu un chien, est en espagnol ! L’équipe est repartie avec un rhinocéros doré, rappelant un Oscar.

D’ici la prochaine édition, Kinorino aimerait convaincre quelques étudiant(e)s de la mineure en cinéma de McGill de se joindre à eux. Pas impossible non plus d’envisager un projet similaire avec des cégépiens, selon eux. 

L’initiative des différents organisateurs et organisatrices de l’évènement motive des artistes à se lancer dans l’univers du cinéma, et si on se fie au nombre de gens dans la salle, elle en attirera encore davantage.

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