En matière d’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) générative, l’UQAM fait entièrement confiance à son corps professoral, allant même jusqu’à lui offrir un guide pour générer du contenu pédagogique grâce à l’IA.
Dans le guide L’art du Prompt 101: Guide pour les personnes enseignantes diffusé par l’UQAM, l’auteur passe à travers les manières de monter un plan de cours en cinq étapes en utilisant ChatGPT.
Conçu par Fabien Maurin, chef du marché chez Wooclap, et traduit par l’UQAM, le guide est très clair dans ses ambitions: proposer aux personnes enseignantes « une explication simple et bien illustrée de comment générer du matériel pédagogique unique et significatif en utilisant ChatGPT ».
« Je souhaite que vous génériez les grandes lignes d’un cours intitulé: “la contre-culture et l’essor de l’écosystème technologique de la Silicon Valley” », peut-on lire dès les premières lignes du guide. S’ensuit une liste de manières d’optimiser les réponses obtenues.
Outre monter des cours, l’IA peut aussi aider dans diverses tâches pédagogiques.
Comme le souligne Jenny Desrochers, directrice de relation de presse et événements spéciaux de l’UQAM, « le Carrefour d’innovation et de pédagogie universitaire de l’UQAM (Carrefour) est la référence pour le personnel enseignant ».
Le Carrefour contient des informations pour en apprendre sur les outils d’intelligence artificielle, les enjeux liés à leur utilisation et leurs potentiels pédagogiques ; ainsi que des conseils et des ressources pratiques.
Le Carrefour invite les enseignant(e)s à utiliser ChatGPT comme « assistant virtuel pour écrire un script de présentation, écrire des courriels, générer du matériel de cours [ou] créer des quiz et des exercices », ou encore à proposer à leurs étudiant(e)s d’utiliser ChatGPT comme « leur nouveau tuteur privé ».
Bruno Guglielminetti, spécialiste des nouvelles technologies et des médias, chroniqueur et anciennement chargé de cours à l’UQAM, pense que les outils d’IA comme ChatGPT peuvent aussi mettre au défi les professeur(e)s dans leur correction.
L’ex-enseignant mentionne qu’il a réalisé des projets incorporant l’IA en classe avec ses étudiant(e)s, notamment dans ses cours de radio avec des outils qui traitent la voix et le son. « C’est important de les outiller pour qu’ils soient en avant de la parade quand ils sortent sur le marché du travail », souligne-t-il.
Selon ce dernier, une bonne compréhension de ces outils est un avantage considérable – surtout en compétition contre quelqu’un qui ne sait pas utiliser l’IA: « La blague que je dis toujours : ce n’est pas l’intelligence artificielle qui va remplacer le prof, mais c’est quelqu’un qui sait l’utiliser qui va peut-être le remplacer. »
Un cadre académique suffisant
Bien que l’UQAM n’ait pas de règlement explicite pour encadrer l’utilisation de l’IA par son corps professoral, Jenny Desrochers met en garde les enseignant(e)s: l’utilisation de l’IA en lien avec le guide offert par le Carrefour doit respecter les principes de l’intégrité académique et de la qualité de l’enseignement.
« L’activité pédagogique de la personne enseignante, qu’il s’agisse de l’élaboration de son cours ou de la gestion de sa classe, demeure sous sa responsabilité, dans le respect des règlements et politiques de l’Université », explique-t-elle.
Selon Bruno Guglielminetti, le cadre académique préexistant permet déjà de baliser le travail des enseignant(e)s. « C’est pour ça que, moi, je trouve ça intéressant qu’on ne veuille pas restreindre ou trop encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle », dit-t-il.
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