Environ 1500 personnes de tous âges ont fait entendre leur « rage climatique » vendredi après-midi, à Montréal, selon les autorités policières. Elles ont marché dans les rues du centre-ville pour exprimer leur frustration face à l’inaction du gouvernement en ce qui a trait à la crise climatique.
Le départ, prévu à 14 h ce vendredi au monument à George-Étienne Cartier, a été retardé à 15 h à la suite d’une intervention dans le métro de Montréal paralysant l’ensemble du réseau de transport. Le collectif anticapitaliste et écologique Rage Climatique affirme qu’ils et elles étaient plutôt 2500 manifestants et manifestantes.
Bien que l’itinéraire de la marche n’ait pas été transmis au Service de police de la Ville de Montréal en amont de la manifestation, les militants et militantes étaient encadré(e)s d’une présence importante d’agents et agentes à vélo, à cheval et en autopatrouille.
La marche était menée par les membres du collectif queer Pink Bloc et du collectif Rage Climatique, illustrant une convergence des luttes sociales et environnementales. Des thèmes comme l’anticolonialisme et les politiques d’immigration revenaient fréquemment dans les cris de la foule. « Solidarité avec les sans-papiers! », pouvait-on entendre.
L’événement s’est terminé à 17 h au croisement des boulevards René-Lévesque Est et Saint-Laurent. Les militants et militantes se sont assis(e)s à l’intersection dans une ambiance festive pendant 25 minutes pour clore la manifestation.
Cet événement est devenu une tradition pour Anouk, étudiante à l’Université McGill, et pour plusieurs militants et militantes qui y participent chaque année depuis le mouvement Fridays for Future en 2019. « [Dans les propositions gouvernementales], je pense qu’il y a plus d’écoblanchiment, mais pas vraiment de solutions à long terme », affirme-t-elle. Selon le Centre québécois du droit de l’environnement, l’écoblanchiment désigne « les situations où une entreprise prétend que ses produits ou la compagnie elle-même se démarquent grâce à certaines caractéristiques environnementales », sans adopter des mesures concrètes.
Une semaine d’éducation aux luttes environnementales
Cinq associations facultaires de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) étaient en grève à différents moments lors de la semaine du 25 au 29 septembre pour rappeler l’urgence de la crise climatique. Des ateliers éducatifs et des manifestations étaient prévus dans le cadre de la « semaine de la rage climatique », organisée par le collectif du même nom.
L’Association facultaire étudiante de sciences humaines ainsi que l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation se sont dotées de mandats de grève du 25 au 28 septembre. L’Association facultaire étudiante de science politique et de droit était quant à elle en grève du 26 au 28 septembre, alors que l’Association facultaire des arts et l’Association facultaire étudiante de langues et communication (AFELC) étaient en grève les 27 et 28 septembre.
Le but de ces grèves était de permettre aux étudiants et étudiantes de participer aux ateliers éducatifs proposés par le collectif Rage Climatique. La communauté uqamienne a notamment pu assister à une présentation sur les cultures autochtones du Québec, à un atelier de sécurité en manifestation et à des projections de documentaires écologistes.
Responsable aux affaires administratives de l’AFELC, Guillaume Picard s’est exprimé sur le déroulement de la levée de cours : « Les profs autant que les étudiants ont été super compréhensifs, il n’y a eu aucune résistance et tout le monde était ouvert à l’idée de faire la grève. » La « semaine de la rage climatique » a offert une occasion concrète de sensibiliser aux enjeux écologiques en informant la communauté, en plus d’unir les membres qui se sentent lourdement préoccupés par la dégradation de l’environnement, souligne Guillaume Picard. « Il y a une urgence, mais [la grève] permet de réaliser qu’on est pas les seuls à la sentir ».
« L’éco-colère » de Rage Climatique
Le collectif Rage Climatique, au cœur de la semaine d’action, propose une radicalisation du mouvement écologiste. « On n’attend plus rien des gouvernements, on encourage plutôt les personnes à s’organiser collectivement. On aimerait voir les changements venir par la base de la société, c’est-à-dire s’organiser dans nos communautés, comme avec des assemblées de quartier », indique Émile Desrochers, membre de Rage Climatique, en entrevue avec le Montréal Campus. « On ne s’attend pas à ce que les personnes qui sont responsables du problème soient les mêmes qui le règlent ».
Crédit photo et vidéo : Ulysse Desjardins et Félix Rompré
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