Le 11 novembre dernier, le Divan Orange s’est électrisé au son des retraités du groupe Tremblay 73, qui n’ont pas joué depuis la parution de leur album Abracadabrun en 2006, ainsi que Valery Vaughn, le duo batterie-basse électrique tout frais qui assène des coups de massue sonores aux auditeurs.
« On ne sait peut-être pas vivre, mais on sait boire », clame Tremblay 73 haut et fort avant d’amorcer leur spectacle dans le cadre du festival Coup de cœur francophone. Une chose est sûre, c’est que malgré la haute technicité des musiciens dans leur style respectif, les deux groupes ne se prennent pas au sérieux. Ils s’amusent allègrement avec le public, que ce soit pour interrompre leurs chansons – prétextant une sécheresse dans le gosier – pour prendre une gorgée de bière ou pour imiter le fameux klaxon de la chanson thème du lutteur John Cena.
À la veille de la clôture du festival, le plancher du Divan Orange vibre pour trop peu de gens. Les groupes donnent beaucoup d’énergie, mais les quelque quarante personnes présentes ne suffisent pas pour leur rendre justice. En effet, les rythmes explosifs de Valery Vaughn n’ont pas su inviter les spectateurs aux moshpits violents mais amicaux. Cela n’a pas empêché le Divan Orange de frôler la folie à quelques reprises grâce à l’amour du public.
Déguster de la bière flatte
Valery Vaughn qualifie son style de musique de stoner rock flirtant avec du punk. C’est un mélange détonnant entre vitesse effrénée et lignes de basse répétitives, à la manière d’une subtile rencontre entre Black Sabbath, Gros Méné et Blue Cheese. C’est en studio que le groupe peut faire des flammèches, car il a l’ambition de pousser son style stoner rock vers de nouvelles contrées. Ils ont la virtuosité pour le faire. Le batteur, Victor Tremblay-Desrosiers, remplit l’espace sonore avec le plus de coups possible sur ses fûts, cymbales et caisses claires. Pour sa part, le bassiste Vincent Huard-Tremblay innove avec des riffs accrocheurs rappelant le défunt Greg Lake, le bassiste du groupe Emerson, Lake and Palmer.
Quant à Tremblay 73, le caractère iconoclaste de Frank Zappa est une grande influence dans leurs chansons. Eux aussi n’hésitent pas à diversifier leur musique. Le moment où, l’instant d’une brève chanson, la saxophoniste ténor amène leur blues vers du jazz-fusion frénétique et psychédélique en est un bon exemple.
Valery Vaughn a révélé en entrevue que l’origine de leur nom est un subterfuge. Le groupe veut laisser croire l’existence de cette Valery au nom de famille américain. Même si elle n’existe pas, les deux garçons de Rosemont se l’imaginent comme leur mère avec qui ils peuvent boire de la Pabst et faire la fête. « Ce serait la mère que tout le monde serait fier de présenter dans un oral au cégep. Ce serait elle qui achèterait de la bière pour ses enfants de 16 ans », a expliqué Vincent Huard-Tremblay. Il est aussi clair qu’elle serait amie avec les membres de Tremblay 73.
Au printemps prochain, Valery Vaughn sortira son premier album au nom toujours mystère. Les membres du groupe ont affirmé que les chansons étaient déjà écrites et enregistrées et qu’ils désiraient prendre le temps de peaufiner leur oeuvre. Si l’auditoire a pu goûter leur musique grâce à leurs deux EP précédents, Lost in the Lean et Flat Pabs, il aura la chance de replonger dans le style du groupe imminemment.
photo: GABRIELLE PILON FERNET COURTOISIE CCF
Laisser un commentaire