Pour la troisième fois en deux ans, un jugement a condamné le syndicat des chargés de cours de l’UQAM (SCCUQ) pour préjudice moral causé à un de ses anciens membres. Il y a quelques semaines, l’exécutif du syndicat a balayé les mesures de redressement formulées par la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ).
Toutefois, la saga pourrait trouver son dénouement, permettant à l’ancien chargé de cours de l’UQAM, Claudio Benedetti, impliqué dans ce bras de fer juridique avec le SCCUQ, d’obtenir gain de cause. À la suite d’une plainte pour propos discriminatoires déposée par Claudio Benedetti le 25 janvier 2010 contre le syndicat et l’agent de relations de travail, Jean-François Tremblay, la Commission des droits de la personne et de la jeunesse la CDPDJ avait énoncé à l’intention du syndicat des mesures de redressement qui incluaient, a-t-on appris de bonne source, un «montant punitif». Elles ont été rejetées par le SCCUQ le 12 octobre dernier. Le syndicat a cependant fait volte-face il y a quelques jours. Au moment de mettre sous presse, les procureurs des deux parties étaient en négociation pour trouver une entente hors-cours. Lié au SCCUQ par un accord de confidentialité, Claudio Benedetti s’est gardé de tout commentaires sur les derniers développements. De son côté, la vice-présidente à l’information du syndicat Marjolaine Béland assurait qu’une entente aurait eu lieu et était en attente d’officialisation.
Joint au téléphone la semaine dernière, Claudio Benedetti ignorait alors les derniers développements de l’affaire. Contrairement à ce qu’affirmait le SCCUQ, il n’avait pas été mis au courant de la nouvelle position du syndicat et c’est le Montréal Campus qui l’en a informé. Marjolaine Béland justifie ce changement de cap par de nouvelles informations de nature juridique transmises par la commission le 19 octobre dernier et qui n’avaient par été prises en compte lors de la première décision. Le comité exécutif se garde toutefois d’émettre davantage de commentaires sur le dossier dit confidentiel. Claudio Benedetti a été scandalisé lorsque son ancien syndicat avait refusé de satisfaire aux recommandations de la CDPDJ. «Le dédommagement monétaire recommandé était minime», affirme l’ingénieur de formation qui reste prudent dans ses commentaires. Après quatre ans de procédures judiciaires, il ne s’étonnait plus que le conflit dure encore. À ses yeux, le SCCUQ faisait délibérément traîner le dossier. «Ils espèrent qu’avec l’âge je jette la serviette, mais il n’en est pas question!», s’indigne-t-il.
Rappelons que Claudio Benedetti avait porté plainte à la CDPDJ suite à des propos inappropriés concernant ses origines italiennes tenus à son endroit par l’agent de relations de travail du SCCUQ Jean-François Tremblay. L’UQAM menaçait alors de le renvoyer suite à des informations erronées dans sa déclaration de statut d’emploi. Lors d’une rencontre avec Jean-François Tremblay le 2 juillet 2009, le conseiller a usé de sarcasme en lui demandant s’il connaissait Tony Accurso et en abordant la polémique des compteurs d’eau, car Claudio Benedetti était aussi conseiller à la Ville de Brossard. Mis à la porte de l’UQAM quelques jours plus tard après 27 années de service, Claudio Benedetti se promet de tout faire pour que justice lui soit rendue. Il s’empresse de traîner son syndicat devant la Commission des relations du travail, puis le SCCUQ porte le jugement en Cour supérieure. Dans les deux cas, les tribunaux, indépendants l’un de l’autre, ont jugé les propos de Jean-François Tremblay inacceptables. Aujourd’hui, l’affaire concernant son renvoi est en attente d’un jugement en Cour d’appel.
Pour tout savoir sur l’affaire Benedetti, relisez le texte Envers et contre tous
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