Emplois étudiants saisonniers dans l’OuestUn Canada à explorer

Du lac Louise à la vallée de l’Okanagan, de nombreux jeunes du Québec s’envolent vers l’Ouest canadien pour remplir des emplois saisonniers. « [Il faut] vivre ta vie avant que tu aies des responsabilités ! », lance Mathieu Gaudreau, étudiant au double baccalauréat en finance et marketing aux HEC.

Mathieu Gaudreau s’est rendu au mont Whistler, en Colombie-Britannique, à l’hiver 2023, pour y enseigner le ski et profiter de la nature avant de replonger dans ses études. « J’avais une session de libre et je me suis dit : “Je vais aller faire quelque chose hors du commun.” »

Que ce soit pour des emplois en casernes, en festivals, sur des fermes de framboises ou bien en forêt pour planter des arbres, divers milieux ouvrent leurs portes aux jeunes Canadien(ne)s à longueur d’année.

Devenir 100 % bilingue

Pour Mathieu Gaudreau, qui souhaitait vivre une expérience hors du commun et sortir de la maison, ce passage à l’extérieur du Québec a été une opportunité pour « [se] découvrir et améliorer [son] anglais ».

« Je pensais que mon anglais était correct avant d’aller [en Colombie-Britannique], puis, en arrivant là-bas, j’ai réalisé que je bégayais et que mon accent était compliqué [à comprendre] », ajoute l’étudiant, qui se considère maintenant comme réellement bilingue.

Mathieu a fait de nombreuses rencontres et s’est rapproché de jeunes venant de partout dans le monde. Qu’ils et elles soient Australien(ne)s, Écossais(es), Autrichien(ne)s ou même Danois(es), tous et toutes étaient hébergé(e)s sous un même toit, ce qui a créé une affinité d’équipe et tout un rythme de vie « où le temps s’arrête ».

Mathieu remarque que, même pour un(e) Québécois(e) bilingue, cette expérience apporte une perspective particulière sur la réalité du conflit de culture et sur l’importance du français chez lui.

« Je me considère comme Canadien, mais j’arrive là-bas et ce n’est pas du tout la même game entre le Québec et la Colombie-Britannique […] J’étais capable de connecter avec les Européens sur le fait que ce n’est pas du tout pareil que chez nous », avance Mathieu Gaudreau, qui s’étonne des différences culturelles au-delà de la langue.

Un coup de main recherché

C’est là que des compagnies comme Red Seal Recruiting entrent en jeu : elles facilitent, par exemple, l’embauche de jeunes Québécois(es) dans des emplois qui sont recherchés dans les industries de l’Ouest canadien.

« Ça allège une partie de la crise de main-d’œuvre durant la récolte, les feux [de forêt] ou la période des pêches », indique Kael Campbell, président de Red Seal Recruiting, une entreprise qui fait le pont entre les jeunes et les compagnies ayant besoin de personnel.

« Même avec peu d’expérience, [les employé(e)s saisonnier(-ère)s] apportent souvent des connaissances d’emplois [antérieurs] », souligne Kael Campbell. Pourvoir les postes saisonniers en Colombie-Britannique et en Alberta est essentiel au bon roulement de l’économie.

« La compétence bilingue est un atout pour beaucoup d’employeurs, que ce soit en tourisme ou dans une quelconque industrie », ajoute M. Campbell.

Il remarque que « la majorité des Québécois ont une écoute parfaite de l’anglais. Après, c’est d’être confortable à parler en anglais pour certains ».

Red Seal Recruiting ne vise pas l’amélioration de l’anglais, mais d’autres compagnies ont cette mission, dont le Sandstone Counselling Centre ou encore Katimavik, l’une des rares compagnies qui travaillent à favoriser l’apprentissage du français.

Aller voir ailleurs

Mathieu encouragerait « n’importe qui à partir et essayer de vivre quelque chose de nouveau. […] Rester au Québec, c’est bien, mais tu fermes rapidement ton monde, tu te mets des barrières. Je conseille autant d’aller à Whistler que d’aller faire un échange étudiant en Europe ».

« C’est une opportunité unique et la chance d’une vie. C’est une expérience incroyable », peu importe la région canadienne, selon M. Campbell. Il ne manque, à son avis, pas d’endroits à visiter ou de paysages à contempler.

Il juge qu’un contact avec la culture et la population québécoises est « pertinent et bénéfique », un échange qu’il trouve enrichissant pour toute communauté.

« Je meurs d’envie de lâcher l’école et d’y retourner. Ça ne va pas arriver, mais, bien sûr, j’y retournerais ! », s’exclame Mathieu.

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