Budget provincialLa culture réclame sa juste part

Le 22 mars 2025, à quelques jours du dépôt du budget provincial, avait lieu la cinquième manifestation de la Grande mobilisation pour les arts au Québec (GMAQ). Sous une pluie persistante, des centaines de travailleurs et de travailleuses de la culture se sont rassemblé(e)s devant le bureau du ministère de la Culture et des Communications à Montréal pour réclamer une hausse des investissements. Comble de satisfaction de leur part: le nouveau budget bonifie le financement du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) à 200 millions de dollars pour chaque année jusqu’en 2027-2028. 

Slogans colorés à la main, visages déterminés malgré la pluie, les manifestants et manifestantes ont scandé leurs messages dans la bienveillance : « Breakin’ my Art » et « Pas de culture sans moyen ». 
 L’auteur et metteur en scène, Hugo Fréjabise a ouvert le bal des discours aux côtés de la chorégraphe Molly Siboulet-Ryan. Il a dénoncé les conditions de vie précaires qui touchent la majorité des artistes. L’an dernier, le Conseil des arts de Montréal rapportait que le revenu annuel médian des artistes de la métropole atteignait moins de17 400 $.
 Marilyn Daoust, danseuse et comédienne, a sonné l’alarme sur le faible revenu des professionnels de la danse au Québec. 
« On nous dit : “quelle chance vous avez de vivre de votre passion!” Je répondrais à ça que la passion a le dos large, et je n’utiliserais pas le mot vivre, mais survivre. […] Envoyons de l’empathie à la danseuse qui fait de son mieux, à la chorégraphe qui fait de son mieux, au diffuseur qui fait de son mieux, à travers l’inflation, les coûts de production, la hausse des loyers, la perte de ressources humaines et le manque flagrant de financement. »
Parmi toutes les professions du milieu culturel, les danseurs et danseuses se situent au bas de l’échelle salariale avec un revenu annuel médian de 9 309$ selon un rapport de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec en 2020.
Le budget 2024-2025 du ministère de la Culture et des Communications représente 1,33 % des dépenses totales du gouvernement provincial, alors que le milieu culturel représente 3.5% du PIB québécois et 4% des emplois du Québec, selon des sources gouvernementales. 
« On ne bâtit pas un Québec sans culture », pouvait-on lire sur les affiches brandies par des étudiant(e)s. Soulevée à maintes reprises, la question de la sécurité des carrières artistiques préoccupe les jeunes créateurs et créatrices qui se sentent déchirés entre leur passion et le besoin d’un avenir confortable

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