Plan stratégique de l’UQAML’écoresponsabilité en recul

Le 18 novembre dernier, le Plan stratégique 2024-2029 de l’UQAM a été dévoilé. À plusieurs égards , c’est un plan ambitieux. Il s’inscrit dans une volonté d’ouverture de l’UQAM aux enjeux hors des murs afin d’embrasser un rôle actif dans la société, sortant ainsi de la pure logique de compétition et de recherche de ressources. C’est dans cet esprit que nous saluons la création de la nouvelle Faculté des sciences de la santé et le projet de relance du Quartier latin; deux dossiers que nous suivrons avec enthousiasme et attention.

C’est donc avec surprise que nous avons découvert que ce plan ambitieux mentionne si peu l’environnement. Pire : l’ambition timide du plan stratégique précédent a diminué. Il faut rappeler que l’UQAM a des expertises importantes en matière d’environnement et aurait le potentiel d’être figure de proue de la transition socioécologique.

En 2019, l’UQAM s’est d’ailleurs jointe au mouvement mondial des universités en déclarant l’urgence climatique. Cependant, dans le Plan stratégique 2021-2024 qui a suivi, ce que l’Université reconnaissait dans la déclaration comme « la nécessité d’un changement social pour lutter contre la menace croissante des changements climatiques » s’est en fait traduite par l’intégration de la crise climatique comme un enjeu d’efficience organisationnelle.

Selon l’ancien plan, la transition à l’UQAM allait se faire en « [renforçant] la culture institutionnelle d’écoresponsabilité » et en « [contribuant] aux efforts des collectivités en transition écologique et en adaptation climatique ». Force est de constater que ce plan était insuffisant face à l’ampleur des enjeux. Malheureusement, le nouveau l’est d’autant plus : non seulement le sujet est encore considéré comme une simple question d’efficience organisationnelle, mais l’objectif de contribuer aux efforts des collectivités a été complètement retiré. Pourtant, l’Université doit beaucoup aux collectivités pour ses gains sur le plan environnemental. Ce sont les initiatives et les projets collectifs qui ont par exemple permis l’obtention du niveau argent de la certification Sustainability Tracking Assessment and Rating System (STARS) et l’implantation (enfin!) du compostage à l’UQAM. Alors, pourquoi ne plus les appuyer formellement?

Nous nous désolons de voir que l’UQAM recule sur ses ambitions déjà timides et qu’elle ne met pas l’écoresponsabilité au cœur de ses priorités.

Nous l’avons vu dans notre rôle en tant que délégué-e-s au conseil d’administration de l’UQAM : l’écologie et l’environnement ne font pas partie des réflexions stratégiques de l’Université ni de ses processus décisionnels. Lorsque le sujet est mentionné en conseil d’administration, c’est parce que nous  l’avons amené nous-mêmes. En somme, il nous semble que notre établissement  se contente du minimum. D’autant plus que plusieurs de nos avancées sont en grande partie une réponse à des obligations légales ou règlementaires : la nouvelle Politique d’approvisionnement responsable en est un bon exemple. 

Faire le minimum n’est plus acceptable et n’est pas à la hauteur des capacités et des forces de l’UQAM. C’est pour ces raisons que nous demandons à l’administration de prendre sa part de responsabilités et de s’engager sérieusement pour répondre à la crise environnementale . Le renouvellement prochain du Plan d’action intégré en matière d’écoresponsabilité 2020-2024 est une bonne occasion de montrer que l’Université peut avoir la même ambition sur le plan climatique que celle qu’elle semble avoir pour répondre à la crise du système de santé. 

Mais que l’UQAM saisisse cette opportunité ou non, nous encourageons la communauté étudiante à exiger mieux de notre établissement. Organisons-nous au sein de nos associations étudiantes, en nous impliquant auprès des groupes étudiants écologistes ou encore en créant de nouveaux collectifs. Les possibilités d’engagement sont multiples et riches et nous avons besoin d’une communauté mobilisée pour faire entendre nos préoccupations environnementales auprès de l’administration et au-delà.

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