Ajout de nouvelles résidences, rénovation des unités René-Lévesque et Saint-Urbain, Métamorphose de la bibliothèque et achat d’un terrain dans le Quartier des spectacles : un document obtenu par le Montréal Campus révèle les plans d’investissements en infrastructures de l’UQAM pour les 10 années à venir, alors que l’ombre d’une limite budgétaire plane sur l’université.
Le document obtenu détaille les priorités de l’UQAM en ce qui concerne les projets d’infrastructures pour la décennie à venir, incluant des espaces d’enseignement et de recherche.
Rénovations et achats
Parmi les 36 projets détaillés dans le document daté d’octobre dernier, la priorité de l’université serait le projet Métamorphose de la bibliothèque centrale, dans lequel l’UQAM compterait investir plus de 46 millions d’ici 2035, ce qui correspond à environ 14 % des investissements prévus sur 10 ans.
Ce projet de modernisation et de rénovation, qualifié d’« élément significatif de la relance du Quartier latin » par le recteur Stéphane Pallage dans un communiqué interne du 11 octobre, recevrait plus de 10 millions annuellement en 2030-2031 et 2031-2032, selon le document obtenu par le Montréal Campus.
L’entretien et l’ajout de résidences universitaires semblent aussi prioritaires pour l’UQAM. Plus de 87 millions sur 10 ans, soit 26 % du total des investissements projetés, seraient consacrés à la « bonification de l’offre de logement par l’ajout de nouvelles résidences ».
Plus de 38 millions en 10 ans seraient également alloués à une rénovation intérieure en deux phases des résidences René-Lévesque. Les résidences Saint-Urbain bénéficieraient quant à elles d’une rénovation à la hauteur de 60 millions d’ici 2035. Près de 29 millions d’ici 7 ans seraient prévus pour l’agrandissement du Centre sportif.
Environ 7,3 millions seraient projetés dès l’an prochain pour l’achat d’un terrain à proximité du métro Saint-Laurent, selon le document, dont les chiffres demeurent sujets à mise à jour par le Conseil d’administration de l’UQAM.
Le terrain pourrait accueillir un nouveau pavillon de la Faculté des arts, une ambition de longue date pour M. Pallage. « Le projet existe depuis un certain nombre d’années. L’UQAM souhaiterait aller de l’avant », avait-il déclaré à l’été 2023. « Il est prématuré de commenter. La teneur de ces projets et leur évolution budgétaire sont appelées à évoluer », a indiqué par courriel la porte-parole de l’UQAM, Jenny Desrochers.
Les investissements présentés par le document « ne constituent en rien une garantie de financement éventuel de [l’UQAM], ni un engagement financier pour l’université » et leur réalisation dépend des fonds et des subventions disponibles.
Cet exercice de planification annuel, destiné au ministère de l’Enseignement supérieur (MES), détaille la direction que souhaite prendre l’UQAM pour l’allocation des montants pour les projets d’infrastructures par le MES.
L’UQAM face à une limite budgétaire
Stéphane Pallage a récemment obtenu gain de cause auprès du ministère de l’Enseignement supérieur pour investir les 50 millions nécessaires pour réaliser les contrats d’infrastructures déjà entrepris, afin d’éviter les coûts associés à l’annulation de contrats. Il s’était fait imposer une limite d’investissements pour les infrastructures de 35 millions en juillet dernier par le MES.
« Les discussions avec Québec ont été excellentes. L’UQAM a le feu vert pour dépenser ce qu’elle avait prévu de dépenser », a affirmé le recteur en entrevue à Radio-Canada le 1er novembre dernier. M. Pallage avait d’ailleurs comparé la limite budgétaire à « stopper un TGV en pleine accélération », en octobre.
Un futur incertain
M. Pallage affirme toutefois que ce gain face à la limite budgétaire pour les infrastructures n’est pas éternel. « Ça ne veut pas dire que le problème ne se posera pas l’année prochaine », a-t-il soutenu sur les ondes du diffuseur national.
« La majorité de nos bâtiments ont été construits dans les années 1970, 1980 et 1990. Ils ont besoin de travaux, parfois majeurs. L’UQAM a investi des sommes importantes et planifié des travaux significatifs ces dernières années », avait plaidé le recteur dans une communication interne en octobre. Depuis quelques semaines, M. Pallage critique le financement du réseau universitaire public, affirmant à Radio-Canada que le réseau public aurait besoin de 1,3 milliard pour rattraper son retard par rapport à l’Ontario.
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