La quatrième année du Baccalauréat en enseignement secondaire de l’UQAM devient un internat, c’est-à-dire un contrat payé dans une école, à la suite de modifications apportées au baccalauréat.
« On a dégagé l’année au complet en gardant seulement deux cours d’accompagnement où les étudiants vont pouvoir aller chercher le soutien dont ils ont besoin pour débuter dans la profession », explique le directeur du Baccalauréat en enseignement secondaire, Vincent Bernier.
« L’UQAM est la seule université [au Québec] à avoir cette structure de programme », ajoute-t-il.
Une refonte bien accueillie
« C’est vraiment une belle nouvelle que le stage quatre soit payé, et qu’on ait la possibilité de réellement travailler dans une école. C’est aussi une bonne nouvelle qu’aucune session d’été ne soit ajoutée au cheminement », confie Léa Landriault, étudiante de troisième année au Baccalauréat en enseignement secondaire, concentration mathématiques.
« Ce stage rémunéré est un grand avantage pour les étudiants qui vivent dans la précarité étudiante »
Vincent Chapleau, étudiant de quatrième année au Baccalauréat en enseignement secondaire, concentration formation éthique et culture religieuse
« C’est en apportant des changements qu’on va donner envie à plus de jeunes de devenir enseignants et pallier la pénurie de main-d’œuvre », a souligné le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, dans un communiqué de presse publié le 25 octobre.
« Je suis très enthousiaste. J’ai espoir que ça améliore l’insertion professionnelle et la rétention des nouveaux enseignants sur le monde du travail », exprime la professeure au Département de mathématiques, Valeriane Passaro.
« La modification du [baccalauréat] a quand même mobilisé des professeurs dans 18 départements de l’UQAM. Beaucoup de collègues avaient mis à contribution leur expertise pour créer des fiches de cours. La nouvelle a été bien accueillie aussi de leur côté », renchérit Vincent Bernier.
Des demandes comblées en partie
La quatrième année de la version actuelle du baccalauréat prévoit un stage de 45 jours consécutifs en milieu scolaire, le dernier stage de quatre. L’arrivée de cet internat payé d’un an complet en milieu scolaire répond à des demandes faites autant par certain(e)s étudiant(e)s en enseignement, que par le ministère de l’Enseignement supérieur et le Conseil supérieur de l’éducation, indique Vincent Bernier.
Le ministère proposait que la quatrième année soit convertie en situation d’emploi. Le Conseil supérieur de l’éducation recommandait « la création d’internats de quatrième année rémunérés, supervisés et accompagnés », raconte Vincent Bernier.
L’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE) de l’UQAM réclame des stages rémunérés en enseignement depuis des années.
« Le nouvel internat, ce n’est malheureusement pas un stage, explique le secrétaire général de l’ADEESE, Cédric Nahimana. Nous voulons que tous les stages soient payés, ce qui n’est toujours pas le cas. »
Une offre de cours en évolution
En plus de transformer sa quatrième année, le Baccalauréat en enseignement secondaire change son offre de cours. Le programme se dote de 110 nouveaux cours et fiches de cours pour les cinq concentrations (mathématiques, univers social, sciences et technologie, éthique et culture religieuse, français langue première).
Toutefois, plusieurs cours ont été retirés. « Il y a une moins grande sélection de cours de choix. On a moins la possibilité de choisir les cours qui nous intéressent. [Ce sera] plus des cours spécifiques et choisis à l’avance », explique Vincent Chapleau.
« Une des choses qu’on peut craindre, c’est qu’ils enlèvent des cours sur le fondement de l’éducation », s’inquiète Cédric Nahimana, en prenant exemple sur les cours de philosophie de l’éducation et d’organisation de l’école. Ces cours expliquent les rouages du système d’éducation et les raisons pour lesquelles le programme d’éducation existe, selon le secrétaire général de l’ADEESE, qui les trouve « importants et essentiels ».
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