Le rêve coûteux d’une franchise de la NBA à Montréal 

Les difficultés financières seraient nombreuses en ce qui concerne la création d’une franchise de la National Basketball Association (NBA) à Montréal. Toutefois, l’arrivée d’une équipe de la Women’s National Basketball Association (WNBA) dans la métropole serait plus plausible. 

« Quand on parle d’une équipe de la NBA, ça peut coûter cinq milliards de dollars américains », estime le chroniqueur sportif à RDS et ancien employé de la NBA en Europe, Ray Lalonde.

Cette somme colossale sert seulement à acheter la franchise. Une fois l’équipe acquise, les montants à débourser sont nombreux.

« Un nouvel amphithéâtre, ça va coûter au moins un milliard. Un autre centre d’entraînement, qui va coûter plusieurs centaines de millions et un plafond salarial qui va atteindre, d’ici quelques années, 200 millions », explique M. Lalonde. 

« Je doute vraiment qu’à long terme on puisse supporter une équipe de la NBA »

Benoît Séguin, professeur titulaire en marketing du sport à HEC Montréal

Plusieurs villes américaines sont intéressées par l’acquisition d’une franchise de la NBA, comme Las Vegas, Seattle ou San Diego, ce qui rend la compétition encore plus féroce pour Montréal.

Le Centre Bell comme maison d’accueil?

« Le Centre Bell a presque 30 ans. Si la NBA va en expansion, stratégiquement parlant, j’imagine qu’un nouvel amphithéâtre fait partie de l’offre. Pourquoi irais-tu jouer dans un aréna qui a 30 à 40 ans? », se questionne M. Lalonde.
Alors, comment financer un nouvel aréna? « Ça n’arrive pas souvent au Québec que les gens payent l’amphithéâtre eux-mêmes. C’est souvent le gouvernement qui doit contribuer quelque part et ça, ça crée une réaction du public », soulève M. Lalonde.

Le Centre Bell vieillit en comparaison avec les arénas modernes, comme celui des Clippers de Los Angeles, qui a coûté environ 2 milliards de dollars américains à construire.  « Ça demeure que le Centre Bell n’est pas un aréna comme on les voit aujourd’hui », admet Benoît Séguin.

L’argent des partisan(e)s 

Pour faire vivre une équipe sportive sur le long terme, des investissements de la part des partisan(e)s sont indispensables. Les produits dérivés, les loges ou les abonnements de saison sont des sources de revenus qui peuvent assurer la survie d’une équipe sportive.

« L’enjeu qui existe à Montréal et au Québec, c’est qu’on n’a pas une masse critique suffisante au niveau financier afin de rentabiliser de tels investissements [une équipe de la NBA] sur la durée », juge le professeur en marketing du sport à l’UQAM André Richelieu.

Ray Lalonde mentionne pour sa part que « ça n’a pas été prouvé, pour le moment, que Montréal pourrait absorber une équipe de la NBA dans l’état de la ville, avec une équipe de hockey qui prend beaucoup de place ».

Et la WNBA?

« Je crois que ça pourrait peut-être être plus réalisable d’aller chercher une franchise de la WNBA qu’une équipe de la NBA », estime Benoît Séguin.

Avec Caitlin Clark comme tête d’affiche, la WNBA prend de plus en plus d’ampleur. En 2026, Toronto deviendra la première ville hors des États-Unis à accueillir une équipe de la ligue. 

Le coût d’acquisition d’une franchise de la WNBA est bien plus abordable. À Toronto, la compagnie Kilmer Sports Ventures a payé environ 50 millions de dollars américains pour obtenir la sienne.

Jo-Annie Charbonneau, présidente de l’Alliance de Montréal, une équipe de la Ligue élite canadienne de basketball, pense « qu’on aurait quand même un appétit pour le basket féminin à Montréal ». Elle a vu l’intérêt du basketball se développer dans la métropole. L’Alliance de Montréal en est à sa troisième saison et l’engouement ne semble pas s’arrêter. 

Le sport professionnel féminin est en plein essor à Montréal. Par exemple, l’équipe de hockey la Victoire de Montréal a fait salle comble au Centre Bell en avril dernier. Elle va jouer sa saison régulière à la Place Bell, un aréna d’environ 10 000 places. Les Roses de Montréal, une équipe de soccer fondée en 2024, fera partie de la Super ligue du Nord. Une équipe dans la WNBA pourrait s’intégrer dans cette lancée et ainsi faire progresser davantage le sport féminin professionnel à Montréal.

Pour écouter le balado du Montréal Campus à ce sujet :

Commentaires

Une réponse à “Le rêve coûteux d’une franchise de la NBA à Montréal ”

  1. Franchement, l’idée d’une équipe de la NBA à Montréal me semble complètement irréaliste, surtout avec les coûts astronomiques impliqués. Par contre, je suis totalement d’accord sur le fait que le sport féminin a vraiment le vent en poupe ici. Si on regarde le succès des équipes comme la Victoire de Montréal en hockey et l’engouement autour des Roses de Montréal en soccer, ça prouve qu’il y a un vrai marché pour le sport féminin.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *