Personnes aromantiques ou asexuelles, couples de la diversité sexuelle : la Saint-Valentin est aujourd’hui revisitée par la communauté LGBTQ+ afin de rendre le 14 février plus représentatif des différents types de relations amoureuses.
La communauté LGBTQ+ est peu incluse dans les festivités de la Saint-Valentin, affirme d’emblée la sexologue Justine Falardeau Drouin. Elle donne l’exemple des couples qui font une sortie au restaurant pour cette occasion. « Quand le serveur demande si ce sera payé ensemble ou séparément, ça serait le fun que ce soit assumé quelquefois que deux personnes du même genre peuvent payer ensemble », illustre-t-elle.
Elle fait aussi référence aux cartes de Saint-Valentin qui, selon elle, ne montrent pas suffisamment de modèles relationnels variés. « Il faudrait qu’il y ait des cartes spécifiques » pour chaque type de relation, poursuit-elle.
Frédérique Lagacé, une étudiante de 18 ans en couple avec une autre femme, aimerait voir davantage de films et de publicités qui la représentent. « Les couples [homosexuels] ne sont tellement pas montrés que, quelquefois, je me demande si on a le droit de fêter la Saint-Valentin, et c’est triste qu’on se sente comme ça », exprime-t-elle.
Elle a malgré tout prévu un rendez-vous galant avec sa partenaire pour la Saint-Valentin. Elles comptent écouter Les Pages de notre amour, l’un des films préférés de Frédérique.
Revenir à l’essentiel
Le directeur général de Jeunes adultes gai-e-s, Dominique Théberge, explique que l’organisme LGBTQ+ perçoit la Saint-Valentin comme étant simplement la fête de l’amour.
« C’est sûr que notre organisme va souligner cette fête. De notre point de vue, il n’y a pas de genre ou d’orientation pour l’amour, déclare M. Théberge. Chacun définit sa façon de voir la Saint-Valentin », poursuit-il.
Mme Falardeau Drouin affirme que la Saint-Valentin est de moins en moins fêtée en général, mais qu’elle l’est de plus en plus dans la communauté LGBTQ+. Selon la sexologue, le concept de cette fête n’est pas à abolir, mais c’est peut-être tout le côté commercial qu’on devrait arrêter ».
Pour M. Théberge, le 14 février est le moment de contacter les personnes qui sont seules et de passer du temps avec elles. Que ces personnes isolées fassent partie de la communauté LGBTQ+ ou non, « c’est important de les inclure dans nos activités », pense-t-il.
Prendre sa place à sa façon
Selon Mme Falardeau Drouin, on ne peut pas demander à toutes les personnes de la communauté LGBTQ+ d’être des activistes. « C’est à chacun de choisir comment il veut prendre sa place » dans cette festivité annuelle, plaide-t-elle. La sexologue défend que les membres « de la communauté LGBTQ+ peuvent prendre leur place autant en célébrant la Saint-Valentin qu’en décidant de ne pas la célébrer ».
Frédérique Lagacé, pour sa part, n’affichera pas sur les réseaux sociaux ses activités de Saint-Valentin avec sa copine. Elle exprime qu’elle aurait beaucoup moins de réticence à le faire si elle était dans un couple hétérosexuel. « J’ai peur des réactions négatives », confie-t-elle.
« Est-ce que j’ai vraiment le droit de montrer ma relation ? » Ce questionnement revient souvent dans la tête de la jeune femme. Elle remarque que l’ensemble des fêtes commerciales sont centrées sur les couples hétérosexuels. « J’ai parfois l’impression qu’on est un peu comme les moutons noirs », se désole-t-elle.
Frédérique a espoir en la nouvelle génération. Elle croit qu’une Saint-Valentin plus inclusive est possible, à condition de montrer une diversité de couples qui dérogent à une vision plus traditionnelle de l’amour.
Mention photo : Chloé Rondeau|Montréal Campus
Laisser un commentaire