Élections fédérales 2019 : à la conquête des universitaires

Gratuité scolaire, crédits d’impôt, investissements accrus en recherche ou plafonnement des frais de scolarité : les formations politiques fédérales comptent bien séduire les étudiants canadiens pour la prochaine élection.

Décryptage des promesses et plateformes des différents partis prenant part à la présente campagne. 

 


 

Parti libéral

Les libéraux veulent continuer sur leur lancée en concrétisant plusieurs promesses faites entre 2015 et 2019. L’une d’elles est la création de 84 000 stages professionnels d’ici 2023 et 2024. Le parti de Justin Trudeau espère ainsi que tous les étudiants et les étudiantes canadien(ne)s puissent avoir accès à une situation d’apprentissage intégrée au travail d’ici 10 ans. 

Vanessa Adams, responsable des communications et relations médias pour le candidat libéral de Laurier-Sainte-Marie Steven Guilbeault, a réitéré l’importance d’offrir l’accès à des emplois bien rémunérés aux étudiants et aux étudiantes. « Bien que l’éducation soit une responsabilité première des provinces, le gouvernement libéral a pris des mesures historiques pour soutenir les jeunes du Québec et de partout au Canada. » 

Pour ce qui est des bourses d’études, le Parti libéral souhaite rehausser le seuil de revenu qui permet de déterminer les personnes admissibles aux différents types de bourses afin que les étudiants provenant de familles de la classe moyenne puissent avoir accès à des bourses plus généreuses. Dans un récent communiqué, le PLC promet de donner chaque année jusqu’à 1200$ en plus aux bourses fédérales et d’offrir la possibilité aux étudiants diplômés d’attendre jusqu’à deux ans, sans intérêt, avant de débuter le remboursement de leur dette étudiante.

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Parti conservateur 

Les conservateurs ne veulent pas se mêler du dossier de l’éducation et laissent le soin aux provinces de gérer leurs systèmes. Selon le PCC, chaque province a ses propres spécificités et possède les ressources pour mener à terme ses projets. Les conservateurs ont promis d’augmenter la contribution du gouvernement fédéral aux Régimes enregistrés d’épargne étude (REEE)

« La plupart des Canadiens ne peuvent pas juste faire un chèque pour payer les frais de scolarité et les manuels scolaires, a souligné Andrew Scheer en conférence de presse, le 17 septembre à Winnipeg. Pour la plupart des parents, envoyer leurs enfants à l’université ou dans des écoles professionnelles vient après des années d’épargne. » 

Le chef conservateur promet que la contribution d’Ottawa passe de 20 à 30 pour cent pour chaque dollar épargné par la famille d’un ou d’une futur(e) étudiant(e), offrant ainsi plus d’argent pour les études postsecondaires. 

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Nouveau Parti démocratique 

La plateforme du NPD au niveau de l’éducation propose une décentralisation partielle des pouvoirs, qui permettrait un meilleur financement des universités. En d’autres mots, l’objectif est de donner plus de pouvoir aux provinces et de soutenir leurs programmes d’éducation. 

« Le Canada est un grand pays et quelque chose qui a longtemps nui au développement des provinces et du Canada en général c’est qu’on centralisait beaucoup le pouvoir […] donnant moins de ressources aux provinces », affirme  le candidat du NPD dans Louis-Hébert Jérémie Juneau.

Le parti de Jagmeet Singh souhaite augmenter les transferts de fonds en éducation aux provinces dans le but d’offrir aux étudiants des prêts et bourses plus élevés et plus accessibles. Il désire ainsi faire diminuer la dette des étudiants et des étudiantes afin d’offrir plus de flexibilité à ceux et celles qui sont dans l’obligation de travailler pendant leurs études. Une partie des fonds transférés serviront à financer les bourses étudiantes au niveau de la recherche en sciences appliquées et humaines. 

Idéalement, le NPD aimerait offrir les études postsecondaires dans le système d’éducation public pour éliminer tout obstacle financier aux élèves du pays. 

Aucun chiffre n’a été avancé quant au coût de ces promesses. 

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Parti vert 

Le Parti vert de son côté parle d’une réévaluation de l’approche des provinces vis-à-vis du financement de l’enseignement au niveau des cégeps et des universités. La cheffe du parti, Elizabeth May, explique que le sous-financement universitaire des années 90 a forcé la création d’emplois précaires à temps partiel et a haussé les frais de scolarité. Pour pallier à ces problèmes, les verts veulent allouer dix milliards de dollars « à l’enseignement postsecondaire et au soutien des écoles de métiers », selon leur plateforme électorale. 

« La transition essentielle vers un avenir sans carbone offre aux jeunes de nombreuses possibilités de trouver un emploi dans l’économie verte du XXIe siècle », a ajouté Mme May en point de presse à Toronto le 1er octobre. « Cependant, les étudiants doivent pouvoir accéder dès maintenant à l’éducation et à la formation professionnelle nécessaire. »

Tout comme le NPD, le parti de Mme May veut permettre aux étudiants et aux étudiantes de poursuivre gratuitement leurs études collégiales et universitaires. Pour ce faire, le Parti vert veut revoir le budget alloué aux bourses, les crédits d’impôt et les frais d’administration du service des prêts étudiants. 

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Bloc québécois 

Le Bloc Québécois reconnaît la compétence des provinces en éducation.  Le parti « ne veut pas voir d’ingérence indue dans les champs de compétences provinciales », selon Célia Grimard, la candidate bloquiste dans Outremont. 

« Les provinces ont les ressources nécessaires pour mettre en place leurs programmes. Pour un développement optimal et rapide, les ministères provinciaux ne doivent pas craindre les actions possibles d’Ottawa. » 

Le Bloc québécois compte demander une hausse du financement de la recherche fondamentale,  désirer éprouver des théories ou des lois sans préoccupation pratique immédiate, et appliquée, axé sur la découverte de solutions pratiques à des problèmes pratiques. Le parti croit que ces domaines de recherche méritent une place plus importante dans les universités québécoises et compte bien travailler avec le fond d’innovation de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), cofinancée par le gouvernement du Québec, pour offrir plus de moyens à la recherche universitaire. 

Mme Grimard met l’accent sur l’effort supplémentaire que le Québec et les autres provinces doivent faire pour faciliter la reconnaissance des compétences des immigrants et les diplômes étrangers. 

photos: FÉLIX LEBEL MONTRÉAL CAMPUS



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