« L’exploitation, pas une vocation! » : les stagiaires prennent les rues d’assaut

Quelques milliers d’étudiants et d’étudiantes ont manifesté au centre-ville de Montréal cet après-midi à l’occasion d’une manifestation revendiquant la rémunération de tous les stages.

Près de 60 000 étudiants et étudiantes ont débrayé partout au Québec pour dénoncer les conditions de travail de leurs stages. À l’Université du Québec à Montréal (UQAM), le mouvement a culminé aujourd’hui avec six des sept facultés en grève.

La marche a rapidement pris de l’ampleur, s’étendant parfois sur plusieurs travées routières. La manifestation s’est déroulée dans une ambiance festive. Les slogans entonnés étaient majoritairement loufoques. « Encore. Plus fort. Pour que personne ne nous ignore », pouvait-on notamment entendre. Des éclats de fumée rose ont aussi brouillé l’air qui couvrait les manifestants et manifestantes.

La vague de mobilisation est plus forte que jamais, selon la présidente du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQAM (SCCUQ), Marie Blais. « Contrairement aux jours de grève de l’année dernière, les étudiants ne sont pas allés à leurs cours. Ils sont plus sensibilisés et plus conscients de ce qui est en jeu », constate-t-elle.

« On a vraiment le support du syndicat des enseignants à notre cégep. Une journée de grève a eu lieu l’année passée, mais maintenant, c’est vraiment plus gros », explique l’étudiant au cégep Marie-Victorin François Laplante-Anfossi. « Contrairement à l’année dernière, le gouvernement a dit qu’il ouvrait la porte à la rémunération de tous les stages. Maintenant, ce qu’on veut, ce sont des engagements », insiste-t-il.

Cette ouverture ne serait qu’une façon de calmer le jeu, selon l’étudiante en deuxième année au baccalauréat en enseignement et militante au Comité unitaire sur le travail étudiant de l’UQAM (CUTE-UQAM) Anne-Sophie Hamel. « Le gouvernement cherche juste une façon polie de nous dire non », affirme-t-elle, ajoutant que la proposition de rémunérer selon le programme et la durée du stage n’est pas suffisante.

« [Le gouvernement] ne veut pas reconnaître que c’est un mouvement féministe [qui] touche des stages de formation fréquentés majoritairement par des femmes », ajoute-t-elle.

La manifestation est restée pacifique et aucune arrestation n’a eu lieu, selon le porte-parole au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Manuel Couture.

Sous haute surveillance

Plusieurs portes d’entrée de l’UQAM ont été interdites d’accès pendant et après la manifestation. À l’entrée du pavillon Judith-Jasmin, seul(e)s les étudiants et étudiantes qui s’identifiaient étaient autorisé(e)s à franchir les portes de l’établissement.

Des agents et des agentes de Garda étaient également posté(e)s à l’extérieur de certaines sorties de secours. Au moins trois camions du SPVM ont été aperçus à la sortie du pavillon des Sciences de la gestion. Ces mesures ont été déployées dans le cadre d’une fête pour la rémunération des stages se déroulant dans le pavillon Judith-Jasmin de l’UQAM.

« Les [agents de] Garda sont allés dans les cours de l’ESG leur dire qu’il y avait une situation exceptionnelle et que l’UQAM fermait plus tôt », a confirmé la responsable à la coordination de l’Association des étudiants et étudiantes de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE), Emmanuelle Boisvert.

Avec l’aide de Laurent Lavoie

Photos : WILLIAM D’AVIGNON MONTRÉAL CAMPUS

Commentaires

Une réponse à “« L’exploitation, pas une vocation! » : les stagiaires prennent les rues d’assaut”

  1. Avatar de Monsieur
    Monsieur

    Bjr que pensez vous de studyland qui exploite les étudiants français pour la vente de carte de débit crédit auprès de personnes déjà en difficultés financières et cela pour le compte de la banque de Montréal ? Avez vous contacté les médias pour ces affaires et porté plainte auprès d’organisations ? Merci

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