Le rappeur du groupe Dead Obies Joe Rocca fait sa propre place sur la scène hip-hop québécoise avec son premier album solo, « French Kiss », qui saura séduire les adeptes du pop rap de la province.
Des refrains entraînants, la voix sensuellement nasillarde de Joe Rocca et des collaborations ingénieuses forment l’essentiel de ce premier album, sorti le 1er décembre. Le rappeur sait nous faire hocher la tête – et remuer les hanches – durant 45 minutes de pop rap brillamment produites, malgré des paroles peu élaborées.
En somme, le jeune homme de 24 ans frappe un grand coup en s’entourant de talents tels que Flawless Gretzky, Brown, Cape Tula et le producteur VNCE CARTER, qui a su faire briller Joe Rocca sur cet opus. La diversité de rappeurs et de producteurs qui ont participé à la confection de l’album contribue grandement à sa réussite.
Les couleurs néon de la pochette reflètent justement le son mélodieusement libidineux, mais quelque peu futile des treize chansons qui alternent entre des rythmes agressifs (Around Us, Pain Killer, Plan$, Réel, Showbizz) et plus doux (Commando, Freak Girls, Shortie, Comme Avant). Sans innover, le rappeur chevronné ouvre le bal dans un style musical vacillant entre hip-hop, pop rap et RnB, une approche encore peu exploitée sur la scène musicale québécoise. Joe Rocca est visiblement demeuré dans la lignée de l’album « Air Max » des Dead Obies sorti plus tôt cette année. Il faudra dire adieu au jeune homme au « flow » agressif qui se déchaînait dans les anciens albums du groupe.
Les femmes, le sexe, la drogue et l’argent sont les thèmes récurrents de « French Kiss ». Avec des rimes évidentes, le rappeur a préféré se concentrer sur des sonorités rythmées, séduisantes et accrocheuses. Très américanisé, l’ensemble de l’album éveille une sensualité intéressante de par ses paroles et la résonnance sensuelle des productions. La voix de Joe Rocca n’est pas sans rappeler un Justin Bieber ou un Drake peu mature, notamment sur les chansons Soft Drink Riddim et Freak Girls.
La toute dernière chanson, Take It Off, surprend par son rythme planant. Elle vient boucler l’album en rappelant la première trame, Commando. Puis, au milieu de la chanson, des notes de house, qui s’apparentent à celles de Rednext Level, concluent le disque d’une manière rafraîchissante.
Si les succès musicaux en provenance des États-Unis résonnent dans les boîtes de nuit de Montréal, l’album French Kiss a tout autant sa place pour faire déhancher les plus audacieux sur la piste de danse. Joe Rocca a encore du chemin à faire, mais il évolue sans cesse. Cet album ne sera peut-être pas celui qui restera gravé dans nos mémoires, mais reste un bel aperçu de ce que peut accomplir Joe Rocca.
photo: MAKE IT RAIN RECORDS
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