Les trois candidats au rectorat de l’UQAM ont pris tour à tour la parole à la salle Marie-Gérin-Lajoie mercredi pour présenter l’étendue de leurs plateformes respectives. La décentralisation des pouvoirs, l’autonomie de l’École des sciences de la gestion (ESG) et le climat social du campus ont particulièrement retenu l’attention.
C’est Corrine Gendron qui a pris la parole en levée de rideau. La professeure au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale a fait part de son appui à la décentralisation administrative et financière. « C’est à l’échelle des départements qu’elle doit être implantée, pour être ensuite coordonnée dans un espace facultaire qui favorise le dialogue et l’efficience », a soutenu la présidente du conseil scientifique de l’Institut national de l’environnement et de risques (INERIS).
De son côté, Monique Brodeur, la doyenne à la Faculté des sciences de l’éducation, a plaidé aussi pour un remaniement des pouvoirs, suggérant « un mode de gestion participatif ». Ce système offrirait une démocratisation maximale des facultés, en impliquant « le plus grand dénominateur commun » possible, a décrit la directrice du baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale. Elle rejette l’idée d’un projet-pilote, qui n’intégrerait pas suffisamment de départements.
Seul Luc-Alain Giraldeau a dit opté pour le statu quo. Le doyen de Faculté des sciences, qui se décrit comme « un fervent défenseur » de la décentralisation, considère que les circonstances ne sont pas favorables à une réorganisation. C’est en consultant la totalité des assemblées de sa faculté qu’il a conclu que « ça ne les intéresse pas ». « Je vous propose une pause de décentralisation. Le coût que j’imposerais à l’UQAM, [en poursuivant la décentralisaton], serait de loin supérieur à ce qu’on pourrait en tirer. [Cette pause] va nous donner un moment de répit », a-t-il affirmé.
Aller de l’avant avec l’ESG
M. Giraldeau a toutefois « la ferme intention d’accorder à l’ESG un projet pilote de décentralisation financière et de [lui] accorder une plus grande autonomie ». Le tout est conditionnel au respect de « l’ensemble des règles de l’UQAM, les conventions collectives [ainsi qu’un] coût nul pour les autres facultés », a-t-il tenu à préciser. Ce projet de deux ans permettrait de « lutter à armes égales avec leurs compétiteurs tant à Montréal qu’à travers le monde », croit-il.
Corrine Gendron, qui envisage d’augmenter le nombre d’étudiants au cycle supérieur de 8500 à 10 000 personnes, évoque les mêmes arguments que son opposant concernant l’ESG. « Elle a besoin de marge de manoeuvre pour optimiser son recrutement et pour développer sa programmation. L’attachement à l’UQAM, il est très fort et c’est à l’échelle de l’UQAM tout en entière qu’il faut lancer des chantiers prioritaires dédiés à des stratégies et des objectifs concrets ».
Pour sa part, Monique Brodeur n’a pas dévoilé ce qu’elle réserverait pour l’ESG. Cependant, « il faut structurer nos collaborations avec le réseau canadien et international. Dans un contexte d’internationalisation, on sait qu’il y a des facultés qui sont particulièrement rayonnantes à cet égard », a-t-elle souligné. « Il faut mettre à profit cette capacité de rayonner à l’extérieur » et elle encourage d’autres facultés à développer cette visibilité.
(Re)tisser des liens
Les trois candidats comptent implanter diverses mesures pour améliorer l’esprit de collectivité au sein de la maison d’enseignement du Quartier latin. Mme Brodeur considère qu’« il faut créer un environnement sécuritaire, démocratique et inclusif ». La doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation espère mettre en place « une table interinstitutionnelle de concertation permanente pour pouvoir assurer un dialogue qui est nécessaire à une bonne entente et assurer une solidarité pour la prévention de situations de crises ».
Quant à Luc-Alain Giraldeau, il aborde dans sa plateforme l’importante égalité entre les hommes et les femmes sur le campus. Selon lui, un « milieu sans harcèlement sexuel, sans violence » devrait être la « première priorité » de l’UQAM, décrète-t-il, en commençant par « donner des ressources au bureau contre le harcèlement sexuel ».
Pour Corrine Gendron, l’arrivée de la décentralisation des pouvoirs va améliorer les relations entre les différentes instances uqamiennes, faisant appel à un mouvement unitaire. « Pas question d’avoir sept mini-universités en compétition pour des ressources limitées, dit-elle, notre université est une, et doit rester une. Pas question non plus d’instituer un lien hiérarchique entre les doyens et les départements des professeurs, comme proposé par certains doyens ».
Avant la désignation du nouveau recteur par le Conseil d’administration, la communauté uqamienne est invitée à participer à une consultation web, ouverte du 8 au 15 mai prochain.
Photo: JEAN-PHILIPPE GUILBAULT MONTRÉAL CAMPUS
Les candidats Corinne Gendron, Monique Brodeur et Luc-Alain Giraldeau s’adressant à la communauté universitaire de l’UQAM dans le cadre de la course au rectorat 2017.
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