Mauvais goût | Chronique Culture

Avant de commencer, une petite mise en contexte. Parce que j’en fais, moi.

Entre le 15 et le 24 novembre, une publicité de mauvais goût s’est immiscée dans le support privilégié des publicitaires, le métro. Cette publicité a pris forme sur les banquettes du métro et représentait le drapeau américain avec l’aigle nazi dessus et le drapeau du Japon impérialiste, qui, bien entendu, symbolisent l’holocauste. Je ne peux dire à quel point les gens ont été choqués, dérangés, quand ils devaient décider de s’assoir sur un de ces symboles, comme s’ils devaient choisir un camp. Tout ça servait d’appât pour la nouvelle série télévisée d’Amazon; The man in the great castle, qui illustre comment le monde aurait pu être si c’était les forces de l’Axe qui avaient gagné. Après bien de plaintes, les publicités ont été retirées quelques semaines avant la date de fin prévue.

Je suis dégoûtée. Pour intéresser des gens à une série, on a déterré et étampé ces symboles violents et effrayants. New-York habite la deuxième plus grande diaspora juive, et les publicitaires ont trouvé que c’était une bonne idée quand même. Personnellement, je trouve ça irrespectueux et insensible par rapport aux personnes qui ont été touchées par l’Holocauste et aux victimes. Les mots me manquent, mais l’incrédulité sur mon visage veut tout dire. Encore une fois la publicité est allée trop loin. Chaque année elle semble repousser ses limites et tester les nôtres. Et oui, je sais que ce n’est pas la première fois qu’on fait des publicités choquantes, j’ai vu les publicités de Benetton, de Dolce & Gabbana et compagnie, mais il y a tout de même une différence entre démontrer une fille trop maigre ou deux représentants religieux qui s’embrassent et reproduire l’emblème du IIIe Reich.

D’ailleurs, elle est où la limite entre une publicité de bon et de mauvais goût? Jusqu’où peut-on aller pour réussir un coup de marketing? Je ne crois pas que les publicitaires doivent aller jusqu’à se détacher des événements historiques, des réalités sociales et des conflits. Si la publicité aujourd’hui c’est euphémiser les grandes tragédies humaines sur un plan autre que le 2D pour troubler, attendez-vous probablement à voir quelque chose de semblable dans 50 ans, avec le logo d’État islamique pour un film issu d’une collaboration canadienne-syrienne. C’est fictif, mais je suis certaine que ça vous choquerait. Le pire c’est qu’on n’en a pas fini avec le shockvertising, on ne fait rien et ses frontières ne font qu’être franchies.

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