Studieux sans studio

Les étudiants éprouvent de plus en plus de difficultés à se trouver un logement abordable en ville, selon un rapport du Directeur de la santé publique de Montréal (DSP) publié le 14 septembre dernier.

Le rapport de la DSP intitulé Pour des logements abordables se consacre à la situation difficile des logis dans la métropole et dédie quelques paragraphes au cas problématique des étudiants. On y explique que «[…] comme le nombre de résidences universitaires s’élève à environ 5 200 chambres, les étudiants logent majoritairement dans des habitations du marché privé, consacrant 629$ par mois en moyenne au logement.»

Le porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) François Saillant s’est dit satisfait d’une telle publication. «[Le rapport] confirme ce que nous voyons sur le terrain avec l’avantage d’y insérer des chiffres précis», spécifie-t-il. Il fait valoir que le taux d’effort consacré au logement chez les personnes entre 15 et 24 ans, population constituée majoritairement d’étudiants, est le plus élevé de tous.

Le coordonnateur général de l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) Laurent Levesque s’est quant à lui réjoui d’avoir fourni les données sur le logement étudiant à la DSP et d’avoir ainsi pu sensibiliser la population à cet enjeu. «Peu de gens connaissent la situation résidentielle des étudiants et des étudiantes», mentionne Laurent Levesque. Selon lui, les données de l’UTILE sont les seules permettant d’avoir un portrait représentatif de la problématique du logement chez les étudiants.

Des pistes de solution envisagées

Pour éviter de se loger à fort prix, plusieurs étudiants optent pour les résidences alors que d’autres choisissent plutôt des logements plus grands afin de mieux diviser les coûts.

Cette dernière option n’est toutefois pas une solution envisageable pour François Saillant. Le porte-parole du FRAPRU remarque que l’offre de grands logements pour les familles étant faible, elle sera encore pire si les étudiants prennent possession de ces appartements. «Ce n’est pas quelque chose dont on va faire la promotion parce que d’un côté, on règle certains problèmes, mais on en crée de l’autre», clarifie-t-il.

François Saillant croit plutôt que la solution proviendrait du financement de logements étudiants, soit toute habitation réservée exclusivement à la population estudiantine. Il martèle toutefois qu’il y a un manque flagrant de ce type de logis, une opinion que partage Laurent Levesque. «On travaille [sur un projet] pour développer un nouveau type de logement étudiant, dit coopératif», révèle-t-il. Le projet en question serait développé en coopération avec plusieurs autres organismes, notamment avec l’association étudiante de Concordia.

Les deux hommes s’entendent pour dire que la solution définitive à cette problématique passe par la multiplication des logements étudiants, mais le coordonnateur général de l’UTILE croit fermement qu’à plus court terme, une meilleure sensibilisation vis-à-vis des droits du locataire représenterait un bon début.

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