D’un couloir d’appartement à Alma aux quatre coins des provinces de l’Est, dans la Sagouine, son mini-van-porteur, Sweetgrass a voyagé son folk mélancolique tout l’été durant. Leur court EP en poche (six chansons), Alexandrine Rodrigue (voix, guitare), Johannie Tremblay (voix, flûte traversière, harmonica), Pierre-Antoine Tanguay (voix, basse acoustique), Pascal Gagnon-Gilbert (percussions) et leur non-voyant mandoliniste, Ovide Coudé, ont fait vibrer les foules. Du mythique Quai des brumes au Festival de la chanson de Tadoussac en passant par Sainte-Rose-du-Nord et son Fabuleux Festival International Folk Trash, la jeune formation saguenéenne a livré le message: il est possible de réinventer une formule déjà éprouvée.
Fiers descendants des Adamus, Leblanc et compagnie, la pomme ne tombe pas toujours proche de l’arbre, semble-t-il. Plus mélodieux avec leur Trophée de chasse, railleur sur Mal de mer et bilingue avec She Won’t Save the World, Sweetgrass offre un son collectif qui l’éloigne de la reine du chiac ou du chanteur de la rue Ontario et le rapproche des Chiens de Ruelles, Canailles et autres grandes familles. Les membres du groupe, assez mobiles, (plusieurs visages de la jeune formation n’ont été que de passage) offrent une variété musicale à couper le souffle. Leur contrebasse, véritable plaie à trimballer, aura tout de même parcouru quelque 8 000 kilomètres pour leur première tournée tout comme la flûte traversière et le banjo. Vivants, jeunes, nu-pieds sur scène, ils cherchent à se tailler une place et misent sur la période froide pour concocter leur premier véritable album. Avis aux intéressés, la formation offre son EP gratuitement sur Bandcamp, un premier contact inévitable avec ces jeunes musiciens avides de témoigner leur vécu par le son.
4/5
EP, Sweetgrass,24 minutes et 10 secondes, 29 mai 2014
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