En 2011, Philémon Chante faisait paraître Les sessions cubaines, un album enregistré sous le soleil de Cuba en seulement quelques jours. Il explorait alors des sonorités tout droit sorties des Caraïbes grâce à la collaboration de musiciens locaux. Philémon Cimon, de son nouveau nom d’artiste, relève maintenant avec doigté le défi du second album et présente L’été.
Enregistré d’une manière plus conventionnelle, mais qui ne s’assoit pas sur le succès de son prédécesseur, le nouvel opus ne tente pas de reproduire la même formule, aussi gagnante fût-elle. L’été propose une facture musicale variée et recherchée ainsi que des arrangements plus subtils que sur Les sessions cubaines. Aux accents parfois rétro, parfois dramatiques et évoquant souvent le groupe Beirut, la musique a une présence réconfortante et soutient les textes avec délicatesse.
Malgré son nom et sa pochette qui suggèrent aux premiers abords un album léger et ensoleillé, L’été n’est pas synonyme de bains de soleil, de grandes balades et de feux entre amis pour Philémon Cimon. Par une poésie d’une désarmante naïveté, l’auteur-compositeur-interprète n’hésite pas à parler de ce que l’été a de plus beau à offrir, mais il s’attarde aussi à décrire ce qui peut parfois se cacher derrière la légèreté des vagues et l’odeur de l’huile coconut.
Comme s’il s’agissait de comptines, Philémon, d’une voix parfois chevrotante, partage ses histoires avec une précision enfantine. Il lève le rideau sur un été tourmenté qu’il raconte avec tant de détails qu’il est impossible de ne pas avoir d’images en tête, de ne pas voir «la mousse qui pousse dans tes yeux, comme un bandage sur tes jours heureux», de ne pas se rappeler, dès le mois de février, que l’été qu’on attend avec tant d’impatience sera peut-être aussi obscur que magnifique.
L’Été, Philémon Cimon, 28 janvier 2014.
Crédit photo: Facebook
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