L’éducation mise de côté

Le budget du ministre des Finances Raymond Bachand, dévoilé hier, n’a pas dérogé des mesures en éducation supérieure annoncées l’an dernier. Le gouvernement Charest maintient la hausse de 1 625 $ des frais de scolarité tout en augmentant sa contribution de 63 M$ à son Plan de financement des universités équitable et équilibré, dévoilé lors du budget précédent.

La hausse prévue du nombre d’étudiants amène le gouvernement libéral à revoir le montant alloué au plan de financement des universités.  La fréquentation des établissements universitaires atteindrait un sommet en 2015 avec 212 000 étudiants. La somme de 850 M$ prévue pour 2017 passerait ainsi à 967 M$, une augmentation de 14%. Le gouvernement contribuera à la hauteur de 493 M$ alors que la hausse imposée aux étudiants, assurera le tiers du soutien, pour se chiffrer à 279 M$.

Critique de l’opposition officielle en matière d’enseignement supérieur, Marie Malavoy déplore le montant additionnel de 63 M$ au plan de financement puisqu’il servirait à payer les coûts du système au lieu d’être investi directement à l’enseignement et à la recherche. Elle s’inquiète d’ailleurs de la diminution des subventions allouées aux fonds de recherche. «Le gouvernement a, par exemple, coupé trois millions de dollars au Fonds de la recherche en santé du Québec, qui détient un budget de 79 M$.»

Chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socio-économique (IRIS), Éric Martin dénonce aussi la stratégie du gouvernement qui changera, selon lui, la nature du financement des universités et détournera leur rôle premier. «Le gouvernement libéral vise par son budget à ce que les revenus des universités proviennent davantage des contributions privées et individuelles avec la hausse des frais et les dons. Il amène ainsi l’université à se rapprocher du marché»

Économie et Plan Nord

Alors que l’éducation occupe peu de place, l’exploitation des ressources naturelles et le Plan Nord se retrouvent au cœur du budget provincial. Le gouvernement libéral entend participer activement à des projets miniers grâce à la création de Ressources Québec, une filiale d’Investissement Québec, et de Capital Mines Hydrocarbures. Une somme d’un milliard de dollars est réservée afin de permettre à ces nouvelles entités d’investir dans les secteurs miniers et d’hydrocarbures. Les régimes de redevances sont modifiés, notamment dans le cadre des hydrocarbures qui sont revus à la hausse. L’État québécois accordera aussi des crédits d’impôts à la transformation.

Les aînés reçoivent par ailleurs leur part du gâteau avec le programme Vieillir chez soi, qui se poursuivra jusqu’en 2017. Ce plan d’action de 2,7 G$ vise à améliorer la qualité de vie du troisième âge par l’implantation de meilleurs services de santé et l’ajout de deux crédits d’impôts afin de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées.

Grâce aux hausses des différentes taxes dont la TVQ, les revenus de l’État augmenteront dans une proportion de 5,9% par rapport à l’année financière 2011-2012. Le gouvernement québécois compte ainsi sur un budget de 69,4 G$ pour 2012-2013 alors que les dépenses se chiffrent à 70,9 G$. Le déficit budgétaire s’élève cette année à 1,5 G$, conformément aux prévisions de l’an dernier. Le ministre Bachand compte toujours rétablir l’équilibre budgétaire en 2013-2014.

Photo: Archives Montréal Campus

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