Tous les accès à la Tour de la bourse, située au cœur du Quartier des affaires de Montréal, ont été bloqués ce matin par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. Environ 150 personnes protestaient contre différentes hausses tarifaires prévues par le gouvernement Charest.
Dès 8h, les manifestants ont formé des chaînes humaines aux différentes entrées de la tour, de même que l’accès au niveau du métro, avec en main des banderoles dans le but d’empêcher toute personne de pénétrer dans l’immeuble. Plus tard, au coin des rues Saint-Antoine et University, l’Hôtel Delta a été pris d’assaut par les manifestants. Ils prévoyaient demeurer toute la journée sur les lieux pour s’assurer de la fermeture des bureaux, mais la manifestation à laquelle quelques centaines de personnes ont participé, s’est terminée peu avant 13h l’intervention des policiers.
La Coalition, qui regroupe plus d’une centaine d’organisations communautaires, de syndicats et de groupes étudiants s’élève, entre autres, contre l’augmentation de 20% des tarifs d’Hydro-Québec et l’imposition de la taxe santé de 200 $ par année. Les groupes sociaux et communautaires se montrent aussi solidaires à la cause étudiante et sont confiants d’obtenir l’annulation de la hausse des frais de scolarité d’ici le début du printemps avec le mouvement de grève générale illimitée. «Rappelons-nous, en 2005, avec le transfert de 103 M$ de bourses en prêts; la mobilisation étudiante a permis de faire reculer le gouvernement», affirme une porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Jeanne Reynolds.
Des employés mécontents
Alors que les manifestants venus des quatre coins du Québec scandaient des slogans et dansaient au son des tam-tams du groupe percussionniste, Kumpan’ia, les travailleurs de l’immeuble à bureaux observaient l’action militante d’un air plutôt découragé. Ceux rencontrés par le Montréal Campus adhéraient à la cause, mais disent désapprouver la démarche. Ils étaient d’ailleurs plusieurs à croire qu’il s’agissait d’une manifestation étudiante. «Je ne crois pas que venir bloquer l’accès à l’édifice soit un si bon moyen de revendications, car tout le monde comprend les conséquences de la hausse des frais de scolarité», a commenté David, un employé de la Tour de la bourse. «J’appuie la cause, mais je suis contre l’idée de venir manifester autour de nos aires de bureaux», s’insurge Diane, une autre travailleuse.
Les organisateurs ont choisi le Quartier international de Montréal puisqu’il symbolise le hautlieu de la finance québécoise avec notamment la présence du Centre du commerce mondial et du ministère de l’Emploi et de la Solidarité.
Les autorités policières ont demandé à plusieurs reprises aux manifestants de quitter les lieux. Certains ont coopéré, mais devant le refus des personnes qui bloquaient l’accès à l’Hôtel Delta, la police a utilisé du gaz poivre et des matraques pour les disperser. La SPVM confirme quatre arrestations pour entrave au travail des policiers, mais ne rapporte aucun incident majeur. La Tour de la bourse a pu rouvrir à la suite des événements et reprendre ses activités.
Crédit photos: Catherine Lévesque
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