Anniversaire du Quartier latin
Le journal Quartier Latin fête ses 90 ans par le biais de son héritier, Quartier Libre, le journal des étudiants de l’Université de Montréal (UdeM).
Denys Arcand, Denise Bombardier, Gilles Duceppe, Bernard Landry et même Roch Denis, ancien recteur de l’UQAM: voici quelques un des illustres collaborateurs du feu Quartier Latin.
Né en plein hiver 1919, le Quartier Latin a traversé les époque. De la censure imposée dans les années 1950 par le clergé à la publication intégrale du manifeste du Front de libération du Québec en 1970, le journal a su faire parler de lui. «Les collaborateurs de l’époque étaient davantage des polémistes que des journalistes», indique Constance Tabary, l’actuelle rédactrice en chef du Quartier Libre.
Le changement de nom a eu lieu après 1977, date de la mort du Quartier Latin pour cause de problèmes financiers. Le journal a alors été rebaptisée Continuum, sous l’égide de la Fédération des associations étudiantes du Campus de l’UdeM, jusqu’en 1993. À l’époque, le journal aspire de nouveau à l’indépendance, d’où son nom remis au goût du jour: Quartier Libre.
Depuis, les temps ont changé et le journalisme de combat n’est plus aussi populaire qu’auparavant. «On a perdu de cette fougue, mais a gagné en rigueur journalistique», note Constance Tabary. Aujourd’hui, le devoir du journal est davantage d’informer les étudiants sur les agissements de l’UdeM, pour éviter les abus, selon la rédactrice en chef.
Cependant, le combat pour l’indépendance du journal est toujours d’actualité. Un détournement de fonds de près de 100 000$ en 1995 a mis le journal en difficulté. C’est grâce au soutien de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAECUM) que le journal a pu perdurer. «Dans notre entente, la FAECUM a trois pages de publicités gratuites, ce qui prend beaucoup de place et nous coûte quand même de l’argent, précise Constance Tabary. Gagner en indépendance fait partie de nos objectifs.»
Malheureusement, comme pour de nombreux autres médias, la publicité tend à diminuer depuis la crise économique et Constance Tabary constate d’ores et déjà un manque à gagner de plusieurs milliers de dollars par rapport à l’année dernière. « Ce que l’on veut privilégier c’est le contenu, assure-t-elle. Ça va être difficile dans les prochains mois mais avec nos cotisations [NDLR: 1,50$ par étudiant] on devrait s’en sortir.»
L’héritier de presque un siècle de journalisme à l’Université de Montréal doit lui aussi se battre pour sa survie. Et dire qu’il y a 90 ans de cela, tout a commencé par des parutions financées par l’équipe de rédaction… La vie d’un journal étudiant n’est décidément pas de tout repos!
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