Un «bed-in» entraîne des négociations

Près de 150 étudiants ont participé à un «sleep over», le 18 novembre dernier à l’UQAM. L’activité avait pour but de protester contre la diminution, la session dernière, des permissions d’accès aux locaux de l’Université en dehors des heures d’ouverture.

Réunis dans une ambiance festive à partir de 20h à quatre points de rassemblement à travers le campus, les étudiants se sont finalement retrouvés au Café Aquin et au Café Philanthrope, où un petit groupe à passé la nuit.

La directrice et la directrice adjointe des services à la vie étudiante, Manon Vaillancourt et Josée Fortin, se sont rendues sur place pour prendre le pouls des étudiants autour de minuit. Elles ont annoncé qu’elles allaient organiser une «table de travail» en réponse à la mobilisation de la soirée. «Vous avez forcé une rencontre en faisant [le sleep-over]», ont affirmé les directrices aux gens rassemblés autour d’elles. Josée Fortin dit être allé au bed-in pour «s’assurer du bon déroulement de l’activité non autorisée» et discuter avec les étudiants.

Le futur comité de négociation sera formé d’un doyen, d’un conseiller en sécurité, de deux conseillers à la vie étudiante et de Josée Fortin. Cette dernière a demandé aux associations étudiantes de nommer les représentants qui en feront partie.

Selon un des représentants étudiants au Conseil d’administration de l’UQAM, Samuel Cossette, la réduction des accès touche environ 1000 étudiants et étudiantes. «En particulier les gens en science, pour les labos, les gens en art pour les salles de danse et de théâtre, et pour tous les programmes qui ont besoin d’accès tard le soir ou tôt le matin», énumère-t-il.

Une procédure controversée

Josée Fortin explique que les accès doivent être approuvés par le service de la sécurité de l’UQAM, et sont limités aux «officiers et officières des associations et groupes étudiants reconnus». De plus, les permissions sont ponctuelles, et doivent être approuvées à chaque fois que l’étudiant en fait la demande. Une procédure que Samuel Cossette décrit comme «plutôt complexe, coûteuse, et surtout bureaucratique.»

Selon lui, l’accès aux locaux est «un droit acquis à l’UQAM» que l’Université aurait «retiré unilatéralement.» D’après Samuel Cossette, les moyens de pression comme le bed-in de mercredi soir sont nécessaires. «C’est l’administration qui a décidé, unilatéralement, de retirer les accès. C’est donc difficile de répliquer dans les mêmes instances», avance-t-il.

Les gardiens de sécurité de l’université se sont montrés discrets jusqu’à 23h. Ils ont alors verrouillé, à l’aide de cadenas à vélos, une grande partie des portes permettant de circuler entre les pavillons, entre autres au niveau métro entre le J et le A, entre le A et le R, puis au deuxième étage du pavillon Aquin, tout près du Café où étaient rassemblés les étudiants. Les gardiens ont également empêché l’accès aux toilettes. Sans limiter les mouvements des protestaires, qui ont emprunté les escaliers de secours pour se déplacer, les cadenas ont toutefois provoqué de vives réactions chez les gens présents, certains qualifiant la manoeuvre de «dangeureuse».

Selon Samuel Cossette, l’accès 24h sera discuté ce vendredi, au prochain Comité de la Vie Étudiante (CVE). «Le but du bed-in était de mettre de la pression sur l’administration justement en prévision de ce CVE, pour montrer que l’enjeu concerne beaucoup d’étudiants », explique-t-il

Photo : Alexis Boulianne

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