Regard sinistre sur la marge créatrice

Installé au Québec depuis l’enfance pour fuir la révolution Kadhafiste, Ralph Elawani a dernièrement écrit Les marges détachables, un dernier essai qui décompose audacieusement la culture populaire et trop lisse du Québec, en l’opposant à la marge créatrice.

Si certains perçoivent une oeuvre nostalgique de la contre-culture au Québec des années 60 et 70 dans les écrits de Ralph Elawani, il est important de savoir que l’essayiste est uniquement âgé de 28 ans. N’ayant pas connu cette période, l’auteur nous livre un essai demande comment la contre-culture n’a pas pu devenir un courant culte.

«Les idoles contre-culturelles vieillissent plus mal que leur mythe. L’embryon de la contre-culture au Québec repose sur des fondements intrinsèquement agglutinés au pôle politique», critique l’essayiste. Pour illustrer son point sur la culture marginalisée et parfois enterrée dans notre province, l’auteur ouvre une fenêtre sur le poète Claude Gauvreau, l’écrivain Raôul Duguay, le sculpteur Armand Vaillancourt et plusieurs artistes québécois sur lesquels notre Québec tire trop souvent les rideaux.

Ralph Elawani dresse un véritable fourre-tout dans cette oeuvre. L’ensemble rend laborieuse la lecture, dont le contenu est lourdement chargé. On s’y perd et on étouffe à l’occasion par la surcharge d’énumérations. La syntaxe est à retravailler, seuls les meilleurs des triathloniens parviendront à lire les mots de certaines phrases d’un unique souffle. L’auteur a toutefois monté un incontournable ouvrage de références culturelles québécoises. Un véritable exploit de synthèse des renseignements sur un sujet loti d’un si maigre traitement.

Les marges détachables, Ralph Elawani, Poètes de brousse, 98 pages.

3/5

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