Quand on met en place son site web, on pense naturellement au graphisme et au texte. Le son est très souvent oublié. C’est sans doute la faute des sites des années 2000 où une musique se lançait automatiquement dès qu’un visiteur arrivait sur la page. Pourtant, si c’est vrai que la musique imposée est très largement déconseillée sur les sites web, les sons ne sont pas du tout tous prohibés et peuvent au contraire enrichir l’expérience utilisateur.
Les sons à éviter sur un site web
Commençons par ce qu’il ne faut pas faire.. Vous êtes sans doute déjà allé sur un site où se lance une musique qui va tourner en boucle durant toute la durée de votre visite, non? La plupart du temps, c’est une expérience horrible. Il y a pire. Il y a la musique qui va se déclencher un peu après, une fois que vous êtes sur un autre onglet de votre navigateur. Et selon le nombre d’onglets ouverts, vous allez devenir fou, le temps de trouver d’où vient le son. On plaisante à peine. C’est ce qu’on appelle une « mauvaise pratique » dans le monde l’Ux . Cette mauvaise pratique, on l’a retrouvé dans le marketing digital avec le lancement automatique des vidéos, pubs et autres joyeusetés. Ces agressions ont eu la vie dure avant que le monde du net libre, celui qui n’est pas marchand, commence à lancer des bloqueurs de scripts qui sont les ancêtres des bloqueurs de publicités. La règle d’or pour concevoir son site consiste à se mettre bêtement à la place de son visiteur. La musique doit absolument être une option que le visiteur peut couper. Tout ce qui s’impose aux visiteurs est à proscrire, car c’est vécu comme une agression et cela devient un frein.
La musique non, le son oui
Le son peut être utilisé avec pertinence dans un site web. Il faut bien « noter » le « peut » dans cette phrase, car ce n’est certainement pas une obligation. C’est un outil qui demande d’avoir de l’expérience et d’être capable d’avoir une main légère. Le trop est un ennemi du concepteur d’un site web. Que cela soit pour le graphisme, le choix des polices, des couleurs.. Il faut garder une cohérence et éviter absolument les sites arc-en-ciel avec une nouvelle police à chaque paragraphe. Pour le son, c’est exactement la même chose. Pertinence est le mot d’ordre. Le son pour un site ou une application web doit donner une information précise ou valider une action particulière. Il n’est pas concevable d’avoir un son dès que le visiteur va changer de page ou pointer la souris à un endroit particulier du texte. Si le son est répétitif et qu’en plus il n’est pas signifiant, il va lasser le visiteur et/ou le surprendre d’une mauvaise manière. Cela peut être rédhibitoire.
On trouve l’exemple sur un site majeur des jeux en ligne, Gamblersbet.com/fr, qui montre comment le son est utilisé pour augmenter l’immersion des joueurs dans le jeu pour qu’ils aient l’impression d’être réellement à une table de jeu. On remarque qu’il n’y a pas de musique, mais uniquement des sons bien précis ! La sonorité des machines à sous par exemple est considérée comme addictive, même sur les casinos en ligne!
Trouver le bon équilibre
Le son devient très rapidement un problème quand il est mal utilisé et mal déséquilibré. Son but est d’être là sans être envahissant. C’est un simple marqueur, c’est une musique d’ambiance, mais il peut contribuer à l’immersion et à la sensation de cocooning du visiteur. Le son doit donc être un « événement » et pas être présent au moindre mouvement du visiteur : le changement de page, envoie d’un formulaire, clic sur un bouton « call to action »..
Dans une application, il peut venir comme une gratification. Par exemple, dans un site et une application de coaching sportif, un son de la ferveur d’un stade foot peut venir renforcer l’expérience du visiteur. Pour reprendre l’exemple des sites de jeu de casino en ligne, le son du jackpot est un son bien identifié unique, qui marque à jamais l’imaginaire du joueur. Si le son arrive au moindre euro gagné, il perd de sa puissance évocatrice et va même lasser les joueurs.
Trouver le son adéquat
C’est peut-être la partie la plus difficile, car il faut avoir un vrai rapport au son comme un graphiste avec l’image. L’exemple le plus simple est le son d’un document supprimé dans l’OS Windows. On entend le bruit d’un papier froissé lorsque la corbeille est vidée. Ce son fait sens. Il accompagne le choix de l’utilisateur qui l’entendra à peine. Par contre, si le son ne fonctionne pas, il va remarquer son absence. Le son n’est donc pas interdit, mais il met une difficulté supplémentaire. La plupart des sites ont donc décidé de ne pas utiliser cet outil.