Les étudiants handicapés de l’UQAM entre bonnes mains ?

Un étudiant aveugle de McGill a soumis une plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec contre son université en août, plaidant que le service d’aide aux étudiants ne l’aurait pas suffisamment soutenu dans ses études, menant à l’échec de six cours lors de la session d’hiver. L’UQAM, pour sa part, accommode-t-elle suffisamment les étudiants souffrant d’un handicap ?

Le Service d’accueil et de soutien aux étudiants en situation de handicap (SASESH) offre de multiples formules d’accommodements académiques, dont de l’aide pour soumettre une candidature pour des prêts et bourses. Les étudiants peuvent également exiger du temps supplémentaire pour un examen et même réaliser ce dernier dans un local distinct.

La directrice des relations avec la presse de l’Université, Jenny Desrochers, souligne toutefois qu’un étudiant handicapé n’est pas avantagé par rapport aux autres. « Bien que l’approche de l’UQAM vise le soutien et l’accommodement de l’étudiant dans la mesure du possible, l’étudiant doit tout de même répondre aux exigences du programme pour obtenir son diplôme », explique-t-elle.

Les demandes au SASESH ont explosé lors des dix dernières années. Toutefois, le service n’est pas sans faille. Une étudiante de l’UQAM vivant avec un trouble du déficit de l’attention avec anxiété raconte que ses démarches pour s’entretenir avec un intervenant ont été pour le moins inefficaces.

« Lorsque tu arrives là-bas, tu donnes ton code permanent, ton rapport et tu réponds à des questions personnelles, mais l’intervenant ne fait pas suite à tes réponses. Tu réponds à une question, et on passe à la suivante sans qu’il y ait un suivi », mentionne-t-elle.

L’étudiante, qui a préféré conserver l’anonymat, ajoute que, depuis son premier entretien avec le SASESH, elle n’a pas été contactée pour organiser des rencontres sur une base régulière. Dans une situation d’urgence, l’option de consulter un intervenant pendant les périodes sans rendez-vous s’offre cependant à elle.

Le SASESH a été récompensé par l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ), qui lui a décerné le prix À part entière en 2010. Celui-ci a pour but de rendre hommage à ceux et celles qui contribuent à la participation à la vie sociale des handicapés.

« Le jury national du prix a accordé cette mention d’honneur pour les services de qualité offerts et pour le fait qu’il favorisait la réussite scolaire des étudiants qu’il accueille », indique l’agent d’information de l’OPHQ Patrick Inthavanh.

Les options à l’interne

« Il existe deux voies de traitement des plaintes ou des poursuites : l’ombudsman et le Service des affaires juridiques de l’UQAM », souligne Jenny Desrochers.

Le directeur du Département des sciences juridiques de l’UQAM, François Roch, ajoute qu’« en cas de litige, l’UQAM peut utiliser ses services internes ou encore faire appel à un cabinet d’avocats ou à une étude notariale. Tout le processus dépend de la nature des dossiers. »

Le rapport de l’ombudsman 2016-2017 démontre que seulement deux étudiants en situation de handicap ont déposé une plainte envers l’Université. Les deux plaintes ont été jugées comme non fondées par l’ombudsman de l’UQAM.

photo: SARAH XENOS MONTRÉAL CAMPUS

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