« Sauvez la planète, compostez les riches »

C’est sous un soleil de plomb qu’environ 2 000 manifestants ont participé samedi, à Montréal, au rassemblement « La planète s’invite à la campagne », afin d’interpeller les politiciens sur les enjeux environnementaux considérés comme absents de la campagne électorale.

Alors que les divers partis politiques continuent leur campagne électorale, un groupe de citoyens a tenu un rassemblement pour mettre de l’avant des enjeux environnementaux. « On veut que les politiciens reconnaissent les enjeux de l’époque et qu’ils respectent leurs engagements », a affirmé l’un des porte-paroles de l’événement, François Geoffroy.

« Stop à la dette écolo », « la jeunesse est pu capable », « ça commence par nous » sont quelques slogans qui ornaient les pancartes des marcheurs durant l’après-midi. Seul, entre amis ou en famille, les manifestants se sont mobilisés afin de faire entendre leur voix auprès des politiciens.

« Il y a une obligation d’agir. Nous devons répondre au plus grand défi de notre société et arrêter la destruction de l’écosystème », a lancé le premier vice-président du Conseil central du Montréal métropolitain affilié à la CSN, Charles Sainte-Marie.

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Pour un gouvernement vert

Après une heure de marche et sous l’escorte de la police, les manifestants se sont rendus au parc du Mont-Royal pour y entendre le discours de quelques porte-paroles, dont l’ancienne députée de Québec solidaire Françoise David. Sous une salve d’applaudissements, elle a affirmé que le compostage et l’inutilisation des sacs de plastique, par exemple, n’étaient pas suffisants pour réparer les dégâts. Elle a cependant souligné que « prendre parole, c’est un acte militant », et que les citoyens devaient le faire jusqu’aux élections cet automne.

Charles Sainte-Marie, Françoise David et Laure Waridel ont donc mentionné l’importance d’aller aux urnes le 1er octobre. Pour cette dernière, aussi chercheuse associée à la Chaire de recherche sur la transition écologique de l’UQAM, « il faut voter pour le monde que l’on souhaite avoir, mais aussi pour nos enfants ».

« Quand est-ce qu’ils vont se réveiller ? »

Dans un communiqué, le collectif à l’origine de la manifestation a exigé que le gouvernement « sengage à mettre sur pied un “budget carbone” permettant datteindre en 2020 la cible de 20 % de réduction des gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990, puis de 37,5 % en 2030 ». Les organisateurs de la manifestation soulignent que ces objectifs ont été établis par le gouvernement du Québec, mais qu’ils n’ont pas été atteints.

M. Geoffroy a ajouté que les citoyens doivent savoir comment les politiciens vont faire pour atteindre les objectifs. Le collectif demande aussi que le gouvernement informe annuellement la population du pourcentage de réduction de gaz à effet de serre.

En avril, plusieurs groupes environnementaux, dont Équiterre, ont demandé aux quatre principaux partis politiques de répondre à 23 engagements sur l’écologie dans le cadre de la campagne. Québec solidaire répondait positivement à 17 enjeux et le Parti québécois, à 12, tandis que le Parti libéral était favorable à 3 propositions et la Coalition avenir Québec, à 2.

Québec solidaire et le Parti québécois désirent adopter un plan de réduction de 50 % des gaz à effet de serre dans le secteur du transport d’ici 2030. De son côté, la Coalition avenir Québec souhaite avoir un portrait complet de l’empreinte carbone des organismes publics avant de déterminer les objectifs à atteindre. Le Parti libéral mentionne que son Plan d’action 2013-2020 permettrait d’atteindre une partie des objectifs visés. Tous souhaitent mettre en place un plan de transition vers une économie modérée de charbon.

Les porte-paroles de la manifestation sont d’avis qu’il est possible d’effectuer une transition énergétique en revoyant le modèle économique québécois. « On a des gens formés et éduqués en plus d’avoir des ressources renouvelables. On a une force sociale qui est importante », a souligné Mme Waridel.

photos: LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS

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