L’éducation au cœur du débat politique

En prévision des élections provinciales du 1er octobre prochain, quatre candidats des principaux partis politiques se sont réunis à l’UQAM afin de débattre d’enjeux importants en éducation. Malgré quelques frictions sur des sujets comme le financement des écoles privées, les panélistes avaient une vision consensuelle de l’importance de l’éducation.

C’est la rectrice de l’UQAM Magda Fusaro qui a lancé le bal avec un discours présentant l’éducation comme un défi crucial. « Je souhaite un débat prometteur. Les jeunes sont l’avenir de notre société, c’est à nous de leur offrir les ressources. Ils sont notre richesse », a-t-elle dit avant de laisser place au débat organisé par Le Devoir et animé par le directeur du journal Brian Myles.

Devant plus de 700 personnes réunies à la salle Marie-Gérin-Lajoie, la candidate de Québec solidaire (QS) dans Sherbrooke, Christine Labrie, s’est d’abord prononcée sur le financement des écoles privées. « On veut mettre fin à ce financement qui est incohérent avec la mission qu’on se donne de construire un système public de qualité. […] Cependant, on va donner la possibilité aux écoles de réintégrer le réseau public si elles souhaitent demeurer autonomes au niveau de leur financement », a-t-elle expliqué.

« C’est simpliste de ramener ça à une bataille entre le privé et le public et dire se dire que comme ça, on va couper les fonds du privé pour réparer le public », lui a rétorqué le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Chambly, Jean-François Roberge. « Il faut investir dans le réseau public, mais ce n’est pas en forçant les parents à se diriger obligatoirement vers le système public que ça va régler [le problème] », a-t-il ajouté.

Valoriser la profession

Sur l’instauration d’un ordre professionnel des enseignants, Christine Labrie et la candidate du Parti québécois (PQ) dans Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, étaient toutes deux en accord : ce n’est pas nécessaire. Il faudrait concentrer les efforts sur d’autres aspects, comme leurs conditions de travail. L’animateur Brian Myles a par ailleurs souligné que 25 à 30 % des enseignants quittent après une année en poste.

« On veut une profession qui est mieux payée, avec des stages rémunérés. Et qu’on la valorise collectivement. Peut-être qu’il va y avoir [plus] d’étudiants intéressés », a souligné la ministre de l’Enseignement supérieur sortante, Hélène David.

« Il y a beaucoup [de travail] à faire. Moi-même enseignant, je crois qu’une mesure qui sera porteuse, c’est un programme de mentorat : assigner un enseignant chevronné avec un nouveau pour favoriser une relation durable », a proposé pour sa part Jean-François Roberge.

« Il faut augmenter les salaires, mais aussi aller rechercher ceux qui ont déjà décroché en leur proposant des conditions de travail plus intéressantes », a ajouté Christine Labrie.

À la suite des discours de clôture de ses collègues, Christine Labrie résume ses idées sur les enjeux abordés lors de la soirée. « Ma vision du système d’éducation au Québec, c’est celle d’une éducation publique, de qualité, qui prend soin de son personnel et qui leur donne toutes les ressources nécessaires pour permettre aux enfants de développer leur potentiel », a-t-elle réclamé.

 

photo: LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS

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