La campagne continue en vue de la rémunération des stages

La poussière est retombée depuis les événements qui ont mobilisé les groupes militants revendiquant la rémunération des stages dans les derniers mois. La mobilisation va reprendre de plus belle alors qu’une réflexion sur la grève générale illimitée (GGI) se mettra en branle prochainement.

Lors d’une rencontre avec les membres de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et de l’Union étudiante du Québec (UEQ) au cégep régional de Lanaudière, à Terrebonne, au début de l’année, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a affirmé qu’il examinera, au cours des prochains mois, le dossier de la rémunération des stages.

Selon lui, tous les scénarios sont possibles, mis à part celui du statu quo. En d’autres mots, il y aura des reconnaissances, mais il ne reste seulement qu’à établir la nature de ces compensations financières. Les propositions du ministère seraient attendues pour le mois d’avril.

« [La dernière sortie du ministre Roberge] m’a pour ma part convaincu que de continuer nos moyens de pression, dans ce cas-ci la grève, était la meilleure des options », déclare l’étudiant au baccalauréat en enseignement secondaire et militant au Comité unitaire sur le travail étudiant de l’UQAM (CUTE-UQAM) David Lacombe.

Selon lui, le ministre Roberge cherche à casser la mobilisation en cours en espérant qu’elle ne pourra pas reprendre plus tard, considérant le long congé entre la session d’hiver et celle d’automne prochain. « Il nous confirme que nous avons un potentiel certain », assure-t-il.

La GGI, plus qu’envisageable

« Cet hiver, la campagne pour la rémunération de tous les stages, qui a maintenant cours depuis près de trois ans, atteindra vraisemblablement son point culminant, [c’est-à-dire] la grève générale illimitée des cours et des stages », ont déclaré le militant au CUTE-UQAM Éloi Halloran et la militante au CUTE St-Lô Camille Parent-Montpetit dans un échange de courriels avec le Montréal Campus.

La semaine de grève en novembre dernier, qui a rassemblé plus de 60 000 personnes, a frappé un grand coup, mais n’est aussi que le balbutiement de ce qui est à venir, selon plusieurs. « Cette grève s’inscrit dans une escalade des moyens de pression ayant cours depuis plusieurs mois, qui a forcé […] le ministre de l’Éducation à réagir et à tendre l’oreille aux revendications étudiantes », explique Éloi Halloran.

Pour Camille Parent-Montpetit, le ministre de l’Éducation espère « diviser » les stagiaires en les hiérarchisant selon leur « type » et leur reconnaissance salariale. « Seule une GGI forcera le ministre à reconnaître la valeur du travail des stagiaires, dont l’interruption collective est un moyen de pression redoutable contre l’État, qui bénéficie de la gratuité du travail des stagiaires », renchérit-elle.

À noter que l’Association des étudiantes sages-femmes du Québec, de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), s’est positionnée en faveur de la GGI. Ce premier vote de grève positif concrétise les mobilisations en entamant l’atteinte du plancher pour le déclenchement d’une GGI.

L’adoption d’un mandat de GGI par 20 000 étudiants et étudiantes dans trois régions administratives différentes est nécessaire pour déclencher une GGI.

À venir

« Pour la session en cours, la mobilisation pour la rémunération des stages continue sur les campus. Plusieurs assemblées générales de grève sont prévues dans les cégeps et les universités du Québec durant le mois de février », explique David Lacombe, aussi coordonnateur aux affaires externes à l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE).

Éloi Halloran et Camille Parent-Montpetit sont du même avis. « Sur les campus, beaucoup de travail de mobilisation [est] en cours afin de préparer le terrain pour les assemblées générales de grève, qui sont souveraines en ce qui concerne l’entrée en GGI, expliquent-ils. Cette décision collective [n’est] pas à prendre à la légère […] ce qui implique un travail de mobilisation soutenu, qui, jusqu’à maintenant, porte fruit. »

Quelques dates à retenir:
1er février – La rectrice de l’UQAM, Magda Fusaro, qui a porté la cause au Bureau de la coopération interuniversitaire (BCI) dans la dernière année, va annoncer la position officielle de l’UQAM.

5 février – L’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’Éducation (ADEESE) aura son assemblée de GGI.  

6 février – L’Association facultaire étudiante de science politique et droit de l’UQAM (AFESPED-UQAM) tiendra une assemblée générale extraordinaire de grève et d’élections.

7 février – L’Association facultaire étudiante des arts de l’UQAM (AFÉA-UQAM) tiendra une assemblée générale où la GGI sera un point abordé.

11 février – L’Association facultaire étudiante des sciences humaines de l’UQAM (AFESH-UQAM) tiendra une assemblée générale de grève.

13 février – Une rencontre est prévue entre des représentants et des représentantes du Ministère de l’Éducation et le comité de liaison des coalitions.

photo: LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS

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