Inclusivement électro

Allier musique électronique et messages engagés, telle est la volonté de l’artiste multidisciplinaire Annie Sama, qui affirme une nouvelle identité avec son EP Clear au son expérimental assumé.

L’artiste a dévoilé avec fierté cinq nouvelles chansons de son cru dans une performance électrisante, lors de son lancement le 27 septembre dernier. Pour arriver à ses fins, la productrice de musique électronique saisit chaque occasion pour composer, que ce soit dans un autobus de Montréal vers New York ou encore entre Paris et Bruxelles. « J’aime ça les vivre les tunes, j’aime ça créer des univers autour », explique-t-elle.

Annie Sama s’immerge dans son processus créatif, quitte à dormir à même le sol d’un studio à New York pour réussir à créer ces univers musicaux. « Ça m’a aidé à être dans une bulle, raconte-t-elle en faisant référence à cette expérience. J’avais mon matelas dans le studio, [j’étais] entourée de machines. »

C’est d’abord et avant tout un désir d’indépendance qui l’a menée vers la musique électronique. « Je n’avais pas besoin d’engager des musiciens, mentionne-t-elle. J’étais autosuffisante, du moins pour [réaliser] mes idées. »

Pour Annie Sama, une autre source d’indépendance a été l’apprentissage de la production de musique sur le Web. « Tout est en ligne : […] tous les [tutoriels], tout le gear et, sinon, on peut demander à ses amis », exprime-t-elle.

L’artiste souligne avec confiance qu’elle compose, monte et produit près de l’intégralité de ses chansons, qui sont ensuite retravaillées et finalisées avec son coproducteur, Blaise Borboën-Léonard. « Je suis capable d’opérer un studio toute seule », soutient-elle. Tous ses projets sont d’ailleurs gérés par sa propre boîte de production, sous les noms Annie Sama et APigeon production.

Des collaborations engagées

En avril 2018, Annie Sama a participé à la trame sonore du documentaire Unframed, présenté dans le cadre du festival Mural, avec l’artiste vandale Miss Me et le compositeur Dear Lola. Elle mentionne avec beaucoup de passion sa collaboration avec Miss Me pour la chanson Pussy Walk. « [C’est] cette espèce de rage contre la censure qui nous unit beaucoup », énonce-t-elle.

Annie Sama dévoile ensuite en août 2018 le morceau Now Wow We, en collaboration avec l’artiste d’origine autochtone Anachnid. Les deux créatrices ont voulu célébrer leurs origines respectives dans cette chanson engagée.

Anachnid spécifie qu’elle souhaitait déconstruire les stéréotypes visant les populations autochtones du Canada, du Mexique et du Congo avec Now Wow We. « Les frontières nous divisent, mais on est tous humains », affirme-t-elle avec conviction. La chanson est une innovante combinaison de chants de gorge autochtones et de paroles en espagnol sur une trame électronique contemporaine.

Pussy Walk et Now Wow We sont deux projets qui résonnent avec les convictions personnelles d’Annie Sama, qui considère que le féminisme devrait être une cause naturelle. « Mon but, c’est de montrer [que les femmes sont] capables de produire de la musique », exprime-t-elle.

Blaise Borboën-Léonard parle de son travail conjoint avec Annie comme d’« un coup de foudre créatif ». Il souligne que son amie et collègue est très inclusive dans son processus créatif, soulevant que « ce n’est pas un travail unilatéral », mais bien un travail commun.

Blaise a aussi confirmé la sortie de nouvelles chansons et une tournée en sol américain prévue cet automne. « Je m’en vais à Los Angeles et à Miami. J’ai deux beaux [concerts] et une belle affiliation […] mode », dévoile Annie Sama, tout sourire.

Loin de se limiter à la production de musique électronique, l’artiste réalise aussi ses propres vidéoclips en plus de collaborer de près avec des designers tels que MARKANTOINE et Cynthia Chalifoux. « Je suis loin d’être juste une chanteuse », précise Annie Sama.

photo: LAURENCE BISSONNETTE MONTRÉAL CAMPUS

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