Méthodes enviées, délégations honorées

Décorées onze fois en douze ans des plus grands honneurs lors de la simulation des Nations unies à New York, les délégations de science politique de l’UQAM profitent, dans ces compétitions annuelles, d’un soutien académique sur lequel peu d’universités québécoises peuvent compter.

L’UQAM envoie des délégations dans diverses simulations de science politique depuis 2002. Comme dans plusieurs autres universités au Québec, le populaire National Model United Nations (NMUN) fait l’objet d’un cours de préparation pour les étudiants qui participent à l’événement tenu en mars chaque année. « On sélectionne la délégation à travers des procédures d’entrevues, explique le chargé de cours à la Faculté de science politique et de droit Guillaume Cliche-Rivard. Le cours de simulation de l’ONU, par exemple, se fait sur vingt séances. C’est un cours de trois crédits, mais il s’étend sur deux sessions. »

Dans une classe à part

A contrario des autres institutions provinciales, la Faculté de science politique et de droit offre aussi des cours de formation pour la Simulation du Parlement européen Canada-Québec-Europe (SPECQUE), ainsi que les simulations de l’Organisation de l’aviation civile internationale (SimOACI) et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Les étudiants de l’UQAM qui y sont admis sont les seuls de la province à pouvoir faire créditer leur expérience.

« Les trois heures de cours par semaine permettent aux étudiants de travailler continuellement sur la simulation, ce qui représente un avantage quand d’autres écoles n’exigent pas une maîtrise aussi profonde du fonctionnement des organisations », explique l’étudiante Camille Turcotte-Charbonneau, membre de la délégation 2017 de l’UQAM à la SPECQUE.

Les étudiants sont d’autant plus motivés par le fait que leur travail soit évalué. « Vous n’êtes pas sans savoir que, quand il y a une note au bout du compte, on est un peu plus sérieux dans ce qu’on remet, précise M. Cliche-Rivard, qui donne le cours de simulation de l’ONU depuis quatre ans. Donc, sur le plan de la qualité du travail et de la qualité de la recherche, c’est un autre monde. »

« Quand tes notes sont rattachées à la simulation, ça apporte un certain sérieux et tu veux un peu plus performer », constate l’étudiante Isabelle Bouchard, membre de la délégation 2017 de la Faculté de science politique et de droit pour la simulation NMUN.

Un encadrement désiré

La méthode employée par l’UQAM dans ces simulations suscite d’ailleurs l’envie chez certains étudiants ailleurs au Canada. « La délégation de l’UQAM à la SPECQUE avait un professeur sur place pour les noter, se rappelle l’étudiant Éric Laverdure, membre de la dernière délégation de l’Université de Sherbrooke. De notre côté, c’est vraiment ‘’free-for-all’’. On se fait donner une tape dans le dos à la fin du parcours par l’université, mais on est vraiment vu comme un groupe qui fait une activité comme une autre. »

La simulation se veut une aventure concrète pour les étudiants en science politique et en relations internationales, selon David Gakwerere, qui était également présent à la dernière édition de la SPECQUE pour l’Université d’Ottawa. « À titre académique, c’est très fort. De faire créditer la simulation, ça rend le processus plus sérieux et ça valorise l’effort fait par les étudiants », ajoute-t-il. « L’université, c’est une question de marché et de recrutement, admet M. Cliche- Rivard. Il faut qu’il y ait quelque chose à offrir aux étudiants pour qu’ils décident de joindre l’UQAM. Le volet simulation en est un qui intéresse beaucoup de gens, ce qui donne une valeur supplémentaire à l’université pour aller chercher du monde. »

Travail récompensé

Aux heures hebdomadaires passées en classe, les étudiants doivent ajouter quelques activités de bénévolat à leur agenda afin de financer le projet. Une trentaine de milliers de dollars sont nécessaires au succès de la simulation. Il n’est pas rare que des séances d’emballage dans les épiceries, des ventes de livres ou des campagnes de marketing viennent s’ajouter à la routine des étudiants.

« Si on leur demandait une telle charge au niveau extrascolaire, ce ne serait pas possible, explique M. Cliche-Rivard. Avec les examens, les travaux et la recherche, on ne pourrait pas compétitionner s’il n’y avait pas de reconnaissance académique. » Selon lui, l’intégration de la simulation au cursus devient indispensable afin d’offrir une bonne performance, une fois la simulation venue.

Les résultats parlent d’eux-mêmes. Les délégations de la Faculté de science politique et de droit obtiennent des prix et des distinctions année après année. À NMUN, les étudiants ont obtenu la mention Outstanding Delegation — distinction remise à 20 des 200 délégations présentes — à toutes les éditions sauf une depuis 2006.

Les autres délégations encadrées par la Faculté de science politique et de droit ont toutes gagné des prix en 2017. D’ailleurs, les groupes présents à la SPECQUE ont remporté le titre de meilleure délégation Ouest Atlantique en 2017, 2015 et 2012 en plus de toucher plusieurs récompenses individuelles.

« Pour que ce soit intégré dans le cursus universitaire, il y a un certain standard de qualité à respecter par rapport à la formation, précise l’étudiant Philippe Fleury, membre de la délégation 2017 de l’UQAM pour NMUN. Ce qui fait qu’on a vraiment une formation qui, tout en restant humble, est pas mal plus soutenue que plusieurs délégations au Québec, voire au monde. »

 

photo : SARAH XENOS MONTRÉAL CAMPUS

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