La course au décanat s’amorce à l’ESG

La nomination d’un nouveau doyen à la tête de l’École des sciences de la gestion (ESG) s’inscrit dans un contexte transitoire pour l’UQAM. Les deux candidats en lice ont profité d’une allocution publique, le 21 février dernier, pour rompre avec certaines lignes de conduite instaurées par l’ancien doyen, Stéphane Pallage.

Réunis dans le pavillon des Sciences de la gestion, Louis Baron et Komlan Sedzro ont brièvement présenté à la foule leur programme et leurs ambitions en tant que candidats au décanat de l’ESG.

Professeur au Département d’organisation et ressources humaines, M. Baron s’est présenté comme « un travailleur d’équipe et un développeur ». « Mon souhait, c’est que l’ESG fasse sa place parmi les écoles de gestion les plus innovantes de la francophonie, a-t-il lancé à la salle. Je crois que nous n’avons rien à gagner à imiter ce qui se fait ailleurs. »

M. Sedzro a voulu insister, dès le départ, sur sa grande expérience et ses contacts développés au cours des années. « Dans un contexte de concurrence accrue, tant sur le plan local qu’international, l’ESG a besoin d’un doyen qui connaît les institutions, le monde des affaires et les organismes communautaires », a déclaré le directeur du Département de finance.

Le rayonnement de l’ESG à l’international faisait également partie de la présentation de M. Sedzro. L’amélioration de la transparence en matière de finances, qui a été particulièrement critiquée par certains professeurs et chargés de cours durant le mandat de l’ancien doyen, Stéphane Pallage, a aussi ponctué son discours.

Chausser de grands souliers

Le départ de M. Pallage pour l’Université du Luxembourg, où il occupe désormais les fonctions de recteur, laisse place, quelques mois avant la fin prévue de son mandat, à cette course au décanat. Certains membres de l’ESG croient qu’il sera difficile pour les deux candidats au poste de doyen d’égaler le niveau de gestion atteint par M. Pallage.

« Stéphane faisait un énorme boulot et il était très présent, affirme la directrice du programme d’urbanisme de l’ESG, Sylvie Paré. Comme il avait passé par le vice-décanat à la recherche, il avait suivi un sillon qui lui facilitait la tâche, ce qui n’est pas le cas pour les deux candidats actuels. »

C’est par une gestion plus ouverte et plus proche des membres de l’ESG que M. Baron souhaite se différencier. « Beaucoup de gens souhaitent s’impliquer et contribuer davantage, a-t-il affirmé en entrevue avec le Montréal Campus. Je souhaite faire participer beaucoup plus la communauté dans la prise de décision. »

« Le problème de l’ESG, et peut-être même de l’UQAM, c’est qu’on ne se connaît pas assez, établit quant à lui Komlan Sedzro. Je crois qu’il faut se rapprocher à l’interne. »

Poursuivre ou se rapprocher

Comme doyen, Stéphane Pallage s’est fait un devoir de donner plus d’autonomie à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. Face à la compétition créée par les autres écoles financières du grand Montréal, l’ESG se devait, selon lui, de redorer son blason.

Les deux candidats s’entendent pour dire qu’aucun retour en arrière ne sera fait en matière de décentralisation. Le nouveau doyen devrait opter pour le statu quo, du moins, au début de son mandat, analyse la professeure au Département des sciences économiques Marie Connolly.

« Avant de se relancer dans un mouvement de décentralisation encore plus poussé, il faudrait prendre le temps de rebâtir notre capital politique », admet-elle.

L’arrivée de la rectrice, Magda Fusaro, qui a une connaissance accrue de l’ESG — y ayant occupé plusieurs postes — devrait d’ailleurs venir en aide au nouveau doyen lors de ses premiers pas, dit Sylvie Paré.

« On a encore besoin d’un peu plus d’autonomie par rapport à certains dossiers, explique Louis Baron. Je suis assez confiant qu’on va arriver, avec la nouvelle rectrice, à faire des changements sur certains processus plus difficiles. »

M. Sedzro insiste sur le fait que l’ESG, étant une école de gestion, doit utiliser ses membres pour encadrer son autonomie financière. « Nous avons des experts en marketing et en communication, lance-t-il. Bien, mettons-les au travail. »

À la recherche de fonds

Les demandes des professeurs de l’ESG sont nombreuses, mais aucune n’occupe plus les esprits que l’investissement dans le secteur de la recherche. « En tant que professeurs, c’est une partie importante de notre tâche qui n’est pas valorisée, avance Mme Connolly. Nous n’avons pas de moyens énormes, ici, à l’UQAM. »

La recherche fait partie des cinq vecteurs présentés dans le programme de Komlan Sedzro. Il entend notamment fournir des ressources financières et personnelles au vice-décanat à la recherche. « Le temps est venu que nous positionnons l’ESG comme une école qui mettra la recherche au coeur de son développement », a-t-il annoncé à la conférence du 21 février.

« Tout d’abord, je crois que ça va passer par la poursuite du travail de cartographie de nos expertises pour mieux cerner nos pôles d’excellence », a proposé M. Baron. Il ajoute qu’un travail devra être fait pour obtenir des fonds de l’UQAM pour la recherche partenariale, une partie intégrante de l’innovation à l’ESG.

Les consultations se tiendront du 26 février au 5 mars 2018 sur le système Omnivox. L’entrée en poste du nouveau doyen devrait se faire au mois de juin.

 

photo : SARAH XENOS MONTRÉAL CAMPUS

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