Deception Bay : loin d’être une déception

Naviguant entre l’amour, la déception et la nostalgie, le duo féminin montréalais Milk & Bone, qui fait fureur sur la scène électro-pop internationale, innove avec son deuxième album intitulé Deception Bay.

Armées de leur synthétiseur et de leur voix douces et harmonieuses, Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin frappent un grand coup avec Deception Bay. La formation montréalaise a tenu le public en haleine après la diffusion de ses trois premiers singles, Daydream, Nevermore et Deception Bay. Tout en conservant sa signature musicale planante de son premier album, Little Mourning, Milk & Bone se dévoile sous une nouvelle lumière.  

Contrairement à Little Mourning, qui offrait des mélodies lentes et légères, Deception Bay est plus dramatique et costaud sur le plan sonore, mais rappelle la légèreté propre au duo de musiciennes. Plusieurs niveaux de sons et de rythmes s’entremêlent pour créer un mariage musical harmonieux. Le morceau Faded, par exemple, débute en douceur avec une trame très vaporeuse, qui laisse ensuite place à un crescendo ouvrant la porte à un rythme plus complexe.

La construction sonore réfléchie crée un tout homogène et enivrant, qui provoque un dodelinement de tête instantané.

Les quatorze chansons de l’album exposent une tempête de déceptions, tant amoureuses qu’humaines, notamment sur les pistes Set in the Stone et Deception Bay. Elles expriment également le déni, l’utopie et une naïveté assumée sur les morceaux Tmrw. et KIDS. Pour ces chansons, le groupe a troqué le synthétiseur pour le piano classique. La pièce Tmrw. a d’ailleurs été réalisée en collaboration avec le musicien montréalais Chilly Gonzales.

La simplicité des textes, teintés de mélancolie et d’espoir, se conjugue remarquablement avec l’ensemble musical complexe de l’album. Parsemée d’interludes s’insérant fluidement entre les morceaux, l’oeuvre est organisée de manière précise et judicieuse, ce qui rend l’écoute, dans l’ordre des pistes, naturelle et agréable.

La performance vocale du duo ne peut être passée sous silence. La compatibilité des voix de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin s’organise dans une symétrie sonore hors du commun. Les voix s’agencent à merveille avec le ton des textes, qui renferment sensibilité, douceur et sensualité planante. Mettant de l’avant un tel amalgame de mélodies captivantes, de vocalises enivrantes, ainsi que de textes intimes et sensibles, Milk & Bone s’assure d’un avenir prometteur.

Deception Bay, un album agréable de A à Z, sort officiellement aujourd’hui. Le public montréalais pourra quant à lui voir Milk & Bone brûler les planches du Théâtre Corona le 5 avril prochain.

 

photo: JERRY PIGEON

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