Brutalité policière à Maniwaki : la contestation à Montréal

Des manifestants se sont réunis le 1er février au parc Émilie-Gamelin en guise de contestation à la brutalité policière dont a été victime un jeune homme, atteint par un coup de feu au visage la veille à Maniwaki.

« Ce sont des choses qui sont systémiques et qui arrivent plus souvent qu’on le pense », explique Philippe*, un manifestant présent à la manifestation s’opposant à la brutalité policière et plus spécifiquement au coup de feu tiré au visage du jeune homme. Philippe soutient qu’il est fondamental de manifester pour combattre ces abus.

La veille, au palais de justice de Maniwaki, le constable spécial qui a fait feu aurait tenté de retenir Steven Bertrand à l’intérieur du bâtiment. Le constable spécial aurait finalement eu recours à son arme à feu après que le jeune homme de 18 ans se serait emparé de son bâton télescopique pour lui asséner un coup à la tête.

Faible soulèvement

Dès 19 heures, quelques manifestants vêtus de noir faisaient leur arrivée au parc Émilie-Gamelin. Peu après, de nombreux policiers anti-émeute du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) foulaient le sol du parc enneigé.

Les manifestants ont commencé à marcher sur la rue Sainte-Catherine vers 19h30 en criant « À qui la rue? À nous la rue! » Les policiers à vélo et en voiture s’occupaient de bloquer les rues afin que les contestataires poursuivent leur chemin, même si l’itinéraire de cette marche n’est jamais parvenu au SPVM.

Tout en scandant « flics, porcs, assassins », les manifestants ont tenté de surprendre les policiers à plusieurs reprises en changeant brusquement de direction.

Malgré ces revirements de situation, la police s’est contentée de suivre les manifestants et la marche s’est déroulée sans altercation ni grabuge.

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À 20h15, les opposants à la brutalité policière étaient déjà de retour dans le métro Berri-UQAM, en hurlant cette fois « À qui le métro? À nous le métro », indiquant clairement qu’ils comptaient poursuivre la contestation dans la station. À ce moment, les participants se sont dispersés, ce qui a mis fin à la manifestation.

Une arrestation a eu lieu en haut des escaliers pour accéder au quai de la ligne orange. « Cet événement au métro Berri-UQAM est toujours sous enquête. Il y aurait eu possiblement une voie de fait sur un policier », a déclaré le porte-parole de la Section des communications et relations médias du SPVM. Le manifestant, avouant qu’il s’agissait d’un geste involontaire, a été relâché. Le SPVM regardera les enregistrements vidéo de la station dans les prochains jours afin de déterminer s’il s’agissait effectivement d’un accrochage involontaire. Des poursuites pourraient être intentées contre l’individu dans le cas contraire.

Thomas*, l’un des manifestants, souhaite que ce soulèvement crée un réflexe de résistance lorsqu’un abus policier a lieu. « À chaque fois que [les policiers] font ça, il faut qu’ils s’attendent à une réponse », dit-il. Cependant, il estime que la réponse donnée par le groupe de manifestants n’était pas assez forte. L’événement annoncé le matin même et les effectifs de manifestants restreints sont, selon lui, les causes de cette faible réponse.

*noms fictifs puisque les personnes interviewées désirent garder l’anonymat

 

photo : MARTIN OUELLET MONTRÉAL CAMPUS

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