Le projet Tapiskwan, un collectif qui offre depuis 2013 des ateliers éducatifs à Opitciwan, Manawan et Wemotaci, souhaite redonner aux jeunes atikamekw l’envie de se réapproprier l’art traditionnel en fusionnant les symboles ancestraux à des objets contemporains, comme des sacs et des cartes d’anniversaire.
« Tapiskwan c’est la rivière Saint-Maurice, mais on la surnomme Tapiskwan sipi et c’est là où les rivières s’enfilent. En fait, Tapiskwan signifie pour nous “où on file un fil dans une aiguille”. C’est enfiler la culture et le savoir chez les jeunes », explique l’animateur d’atelier du projet Tapiskwan et étudiant au baccalauréat en design graphique à l’UQAM, Terry Randy Awashish.
Originaire d’Opitciwan proche de La Tuque, il est grandement impliqué dans la vie sociale et culturelle de sa communauté, mais aussi à Montréal. Actuellement président du Cercle des Premières Nations de l’UQAM, il a décidé de se joindre au projet Tapiskwan, une initiative qui unit l’art atikamekw et les techniques artistiques modernes. Chaque été, armé de ses nouveaux savoirs sur le design graphique, il retourne à Wemotaci ou à Opitciwan pour animer des ateliers.
Les ateliers
Pendant deux semaines, les participants de la communauté apprennent à créer des objets contemporains à l’aide de nouvelles conceptions graphiques. Diverses techniques d’impression sont enseignées, comme la sérigraphie ainsi que la fabrication et l’utilisation de pochoirs ou d’étampes.
Pour conserver le symbolisme de l’art traditionnel, des passeurs culturels coaniment les ateliers en langue atikamekw. L’intégration de symboles ancestraux dans les objets contemporains permet à la relève atikamekw de se réapproprier leur culture, explique la cofondatrice du projet Karine Awashish. « Le design est utilisé comme moyen de réinterprétation et de réappropriation de la culture », peut-on lire sur le site Web du projet Tapiskwan.
En 2013, le Conseil de la Nation atikamekw et l’École de design de l’Université de Montréal ont formé ce partenariat pour promouvoir la culture atikamekw en rassemblant le savoir des nations, celui des designers et la curiosité des participants.
« Ce n’est pas moi qui vais enseigner la culture atikamekw. Ce seront des aînés, des artisans, des passeurs culturels qui viennent donner les ateliers avec nous. Il y a toujours une mixité entre le volet culturel et le volet technique graphique pour le développement de produits contemporains avec le patrimoine atikamekw », explique l’étudiante en design à l’Université de Montréal Caoimhe Isha Beaulé, qui anime les ateliers de design graphique avec Terry Randy Awashish.
Cette initiative incarne l’échange en développant le lien entre le dynamisme entrepreneurial et la culture traditionnelle atikamekw. « L’art, ça permet de se rapprocher culturellement. Quand on crée des oeuvres et qu’on expose ça, les gens se rassemblent et ça crée un lieu de rencontres culturelles », souligne Terry Randy Awashish.
vidéo : MAUDE PETEL-LÉGARÉ ET MYRIAM EDDAHIA MONTRÉAL CAMPUS
IMAGES D’ARCHIVES DE RAFAEL FAVERO ET NICOLAS GOUIN
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