Lancement sur fond de revendication

Bien que la fondation de l’UQAM ait lancé fièrement sa campagne de financement annuelle le 17 janvier, les conditions de travail de ses employés demeurent précaires. Depuis plus de deux ans, ceux-ci sont en négociations avec la direction afin d’obtenir des salaires plus équitables et stables.

Les employés de la Fondation de l’UQAM étaient tous présents pour le lancement de la campagne de financement, pour laquelle plusieurs d’entre eux travaillent depuis nombre d’années. Les employés sont toujours en processus de négociation avec la direction de la Fondation pour faire valoir leurs revendications.

Dans un communiqué de presse émis le 15 janvier par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), il est indiqué que les vingt employés de la Fondation « font face à une direction intransigeante » qui refuse toute proposition de la part de la présidente du SCFP-Québec, Thérèse Lavoie. Cette dernière ne comprend toujours pas les raisons derrière tous ces refus, car elle « considère [ses] demandes tout à fait raisonnables ».

« On demande l’équité, déclare Mme Lavoie. On veut la mise en place d’une échelle salariale claire et précise qui reconnaît les compétences, les diplômes et les tâches de chacun des employés.» Actuellement, les employés peuvent négocier comme bon leur semble avec la direction pour obtenir une augmentation de salaire, ce qui crée de l’injustice auprès de collègues qui ne se sentent pas à l’aise de faire de même. «Il est primordial que chacun obtienne un salaire qui est équivalent à son travail et son niveau d’expertise et que ça soit indiqué dans une échelle salariale fixe et juste», ajoute-t-elle.

Malgré les refus catégoriques de la direction à la table de négociation, elle assure que les employés sont toujours aussi déterminés à obtenir justice pour leurs demandes. «Même si on est tous fatigués et qu’on a hâte que le processus aboutisse, on est de plus en plus mobilisé, confirme la présidente. Se faire refuser continuellement ses demandes, ça encourage les gens à se serrer les coudes et à travailler plus fort pour obtenir l’équité.»

Il était possible de repérer les employés parmi la foule lors du lancement, puisqu’ils arboraient un macaron rouge sur lequel était inscrit leur slogan, «Équité et transparence SVP». Le port du macaron a été la seule forme de manifestation pour les employés durant la soirée. Les négociations devaient d’ailleurs se poursuivre le lendemain du lancement.

Ceux-ci se disent très satisfaits du travail de leur présidente de syndicat. «Je l’appuie complètement, affirme une employée qui préférait rester anonyme. Elle est tellement dévouée et elle a su aller chercher le soutien de tous les syndicats à l’UQAM.»

Fondation
Les employés de la Fondation de l’UQAM portaient un écusson affichant leur slogan, « équité et transparence SVP! » lors du lancement de la campagne de financement. photo Martin Ouellet

Des employés fidèles

Bien que la situation soit difficile, l’employée de la Fondation de l’UQAM assure qu’elle adore son travail et ne songerait jamais à quitter son emploi, même si elle se dit déçue et blessée de la façon dont la direction gère les négociations. «J’aime la Fondation et je crois en notre cause, c’est pour ça que j’y suis encore», martèle l’employée.

Quand on lui demande si elle éprouve un certain malaise à côtoyer ceux qui lui refusent une échelle salariale équitable, elle concède que pour le bien de la Fondation, il faut faire fi de son mécontentement. «On reste des collègues de travail, et ce, même avec la direction, alors on essaie de garder les revendications pour la table de négociations et de ne pas nuire à l’ambiance de travail», raconte-t-elle.

Concernant les négociations qui ne se concluent pas, la rectrice, Magda Fusaro, affirme qu’elle «fera tout pour essayer d’aider les employés». Bien que la Fondation de l’UQAM soit une organisation indépendante de l’université, Mme Fusaro a tenu à leur faire comprendre qu’elle était présente pour eux. «Je vais tout mettre en œuvre pour qu’on puisse sortir de cette impasse qui n’a pas lieu d’être», déclare celle-ci.

Les employés affirment être tout de même satisfaits du lancement de la campagne et du déroulement de la soirée. Sous le thème des « 100 millions d’idées », la Fondation de l’UQAM souhaite amasser 100 millions de dollars qui seront redistribués dans des projets, des bourses et des partenariats pour soutenir les étudiants dans leur réussite.

«Je souhaite favoriser des bourses qui ne sont pas uniquement basées sur l’excellence, avoue la rectrice. Il est difficile d’obtenir des A+ quand il faut travailler 30 heures par semaine pour subvenir à ses besoins et j’en suis consciente. »

Il va sans dire que parmi les « 100 millions d’idées » de la Fondation de l’UQAM, les employés souhaiteraient que l’une d’entre elles soit d’accepter d’offrir des salaires justes pour tous les membres de leur personnel.

 

photos : MARTIN OUELLET MONTRÉAL CAMPUS

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