Climat de tension au Département de philosophie

Au cinquième étage du pavillon Thérèse-Casgrain de l’UQAM, des graffitis misogynes et racistes ont secoué le Département de philosophie. Ce dernier dénonce un historique de représailles, particulièrement après avoir reçu une lettre dénonçant « une guerre contre la masculinité » à l’été 2017.

« Féminazie », « Conne avant tout », « Fuck you ». Du 20 au 28 novembre, à quatre reprises, des graffitis sur des affiches prônant l’inclusion sociale et pointant particulièrement les femmes ont été retrouvés. Les affiches ont été retirées depuis par les agents de sécurité.

« Ça tend à instaurer un climat de travail qui n’est pas sain. Plusieurs actes montrent un environnement qui n’est pas propice aux personnes femmes, trans et non-binaires. Ce n’est pas sécuritaire, ce n’est pas agréable», croit la responsable aux communications du Syndicat des étudiants et étudiant-e-s employés (SÉTUE), Catherine Paquette.

Plusieurs membres se seraient plaints, dénonçant cette tension au Département de philosophie. « C’est un milieu qui est très difficile à intégrer pour des personnes femmes, trans et non-binaires », affirme Mme Paquette. Elle rappelle également que des incidents envers les toilettes mixtes de ce département s’étaient produits auparavant.

Le comité exécutif de l’association étudiante des études avancées en philosophie (AEEAP) a souligné d’autres événements « ayant en commun une motivation transphobe, misogyne, et/ou raciste. » À l’été 2017, une longue lettre dénonçant « une guerre contre la masculinité » au Département de philosophie a été soumise au rectorat puis à l’AEEAP.

« Il s’agissait d’une sorte de mise en garde adressée aux professeurs (hommes exclusivement) et aux dirigeants, puisqu’ils seraient “manipulés par de jeunes femmes misandres”. L’auteur anonyme termine en soulignant que ces femmes du Département de philosophie “n’ont pas leur place dans une université” », explique le comité exécutif dans un communiqué.

Dans une déclaration envoyée exclusivement aux membres du Département de philosophie, son directeur, Luc Faucher, a dénoncé les graffitis retrouvés récemment. « Le département et les instances qui le composent se sont maintes fois positionnés en faveur de l’inclusion sociale et ce n’est sûrement pas ce genre de geste qui pourrait modifier notre attitude à ce sujet », a-t-il souligné.

Les graffitis ont forcé le Service de la prévention et de la sécurité à prendre des mesures particulières. La directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers, a confirmé qu’une caméra avait été ajoutée dans ce secteur du pavillon Thérèse-Casgrain. Les agents de sécurité procéderont à une surveillance plus accrue, multipliant les rondes. Un poste de carte d’accès a également été ajouté. Mme Desrochers ajoute qu’une enquête est en cours afin de faire la lumière sur ces incidents. Personne n’a été interpellé pour ces actes jusqu’à maintenant.

« Installer des caméras de surveillance, ce n’est pas suffisant pour instaurer un climat de travail sain. Ça prend des comités, des rencontres, des actions plus concrètes », affirme la responsable aux communications du Syndicat des étudiants et étudiant-e-s employés (SÉTUE), Catherine Paquette.

 

Photo: MONTRÉAL CAMPUS

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *