Les cyclistes n’hibernent pas

Les BIXI ferment pour l’hiver à Montréal, mais plusieurs cyclistes motivés décident de continuer de pédaler durant la saison froide pour des raisons écologiques, financières ou personnelles. Pour informer et conseiller les étudiants sur le phénomène, l’atelier communautaire BQAM donne des ateliers sur le vélo d’hiver.

Tous les étudiants de l’UQAM sont membres de l’atelier communautaire de réparation et d’ajustement de vélo situé au Complexe des sciences, où chacun peut y faire ses ajustements et réparations. Des outils, des pièces, des ouvrages de référence et des bénévoles sont sur place pour aider les usagers. La BQAM offre également des ateliers animés sur des thèmes variés. « Parfois, lorsque quelqu’un a un problème sur son vélo, il n’ose pas vraiment venir, explique la membre Stéphanie Thibodeau. Alors quand on propose un atelier avec un sujet précis, ça amène les gens à venir plus facilement et ça donne plus d’accessibilité à BQAM. »

Il est important de déneiger les pistes cyclables pour les cyclistes, mais il est tout aussi primordial pour un cycliste de prendre soin de son vélo. « C’est préférable de nettoyer la chaîne et de ranger son vélo sur un balcon ou carrément à l’intérieur l’hiver », déclare Mme Thibodeau.

Puisqu’ils ne sont pas adaptés pour faire face aux intempéries de la saison hivernale, les BIXI sont retirés à la mi-novembre à Montréal. Stéphanie Bilodeau pense qu’il serait possible de s’inspirer de certaines villes américaines et les laisser accessibles l’hiver. D’autres cyclistes, comme Jules Marchetti, pensent qu’il ne serait pas possible d’utiliser les BIXI l’hiver. « Ces vélos seraient dangereux pour les utilisateurs en cas de surface glissante, comme la glace, et les équiper de pneus cloutiers coûterait cher à la compagnie, explique-t-il. En hiver, un vélo a besoin d’avoir un entretien plus régulier pour assurer son parfait fonctionnement. »

Initiation au vélo d’hiver

Les ateliers animés en novembre à BQAM traitent du vélo d’hiver. Une heure de formation est consacrée à expliquer comment le pratiquer, l’équipement à posséder, les endroits conseillés pour rouler et tout ce qu’il faut savoir avant de pédaler dans la neige.

Pour Pierre Carabin, père de famille, le vélo est un moyen de se garder en forme malgré le froid. « Je ne suis pas un fan des gyms. Je fais du ski de fond, mais c’est seulement une ou deux fois par semaine, raconte-t-il. J’ai remarqué que j’avais moins de petits bobos quand je fais du vélo d’hiver. »

La plupart des cyclistes qui pédalent l’hiver le font pour la liberté de déplacement. « Par toutes les températures, sous n’importe quelles conditions, je mets trois fois moins de temps à me déplacer en vélo qu’en métro, en autobus ou en voiture », explique Jules Marchetti, qui pratique le vélo l’hiver depuis 15 ans. Selon lui, un bon vélo bien entretenu reste la machine la plus efficace que l’humain ait jamais inventé. Stéphanie Bilodeau partage cet avis. « J’aime arriver à mon cours à l’heure […] Pour contrôler mon horaire et mon temps de transport, le vélo c’est mieux », soutient-elle.

En remplaçant le transport en commun ou l’automobile par la bicyclette, les étudiants sauvent beaucoup d’argent. « Rien qu’en entretien et réparation, je paye annuellement dix fois moins que pour une petite voiture », soutient Jules Marchetti. Cette économie n’est pas aussi importante pour tous. « Si on brise ou si on se fait voler son vélo, les chances sont qu’il aurait été financièrement avantageux de prendre le métro », souligne étudiant au cégep du Vieux-Montréal et cycliste d’hiver depuis un an, Jean-Sébastien Lavoie.

BQAM non-mixte

Un vendredi sur deux, Stéphanie Bilodeau donne un atelier de vélo non-mixte. L’initiative a pour but d’aider les femmes à prendre leur place dans ce milieu plutôt masculin. « Plusieurs femmes nous disent souvent qu’elles ne viendraient pas si ce n’était pas dans un contexte où c’est offert à elles », soutient la membre de BQAM. Ainsi, l’atelier aide, selon elle, les femmes à se faire confiance. « Ça permet de pousser plus loin plutôt que de demander à un homme de venir nous aider », poursuit Stéphanie Bilodeau.

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