Printemps 2015: deux manifestants coupables

Deux des vingt personnes qui faisaient l’objet d’accusations en lien avec une manifestation contre les expulsions à l’intérieur de l’UQAM en 2015 ont finalement été reconnues coupables de tous les chefs d’accusation qui étaient portés contre elles. Les dix-huit autres personnes ont été complètement blanchies.

Le 28 septembre, à la cour municipale de Montréal, deux condamnations et huit acquittements ont été prononcés dans un jugement en lien avec l’intervention policière qui a eu lieu le 8 avril 2015 dans le pavillon J.-A.-DeSève.

Le premier individu a été reconnu coupable de méfait, d’avoir participé à un attroupement illégal et d’avoir porté un masque dans le but de dissimuler son identité. Le deuxième individu est coupable des mêmes chefs d’accusations en plus de voies de fait pour avoir donné des coups de flûte à bec sur une agente de sécurité.

Les sentences des deux accusés seront connues le 17 novembre prochain. Selon les informations obtenues par le Montréal Campus, les défendeurs comptent demander l’absolution.

« C’était une manifestation essentiellement paisible, lorsque les manifestants ne rencontraient pas les agents de sécurité de l’UQAM », raconte l’étudiant Charles Carrier-Plante, qui a récemment déposé son mémoire de maîtrise sur la judiciarisation des mouvements sociaux et qui était présent lors de la manifestation.

Dix acquittements en lien avec l’événement ont déjà été annoncés en juin 2017. La Couronne avait elle-même suggéré que les accusations contre ces personnes soient retirées puisqu’elle n’avait aucune preuve contre elles.

L’UQAM a obtenu une injonction de dix jours, le 31 mars 2015, afin d’interdire aux étudiants de perturber le déroulement des activités à l’intérieur de l’Université.

L’intervention policière, en collaboration avec les agences de sécurité avait été planifiée par l’administration de l’UQAM afin d’appliquer cette injonction.

Militer sur plusieurs fronts

Au départ, le mouvement de grève visait à protester contre les mesures d’austérité du gouvernement, jusqu’à ce que l’UQAM menace d’expulser neuf personnes, dont plusieurs étaient impliquées dans des associations étudiantes. « Ça s’est rapidement transformé en grève contre les mesures répressives du rectorat de l’UQAM », exprime Liam Wolfs, l’une des dix personnes qui ont été acquittées en juin dernier.

« C’était une répression politique de l’administration de l’UQAM qui visait à freiner un mouvement social qui s’opposait aux politiques d’austérité du gouvernement du Québec », affirme Charles Carrier-Plante, candidat à la maîtrise en sociologie à l’UQAM.

Une agence de sécurité supplémentaire avait été engagée durant la période d’injonction pour empêcher les levées de cours votées par plusieurs associations étudiantes qui étaient en grève.

« L’Université reconnaît aux associations étudiantes et syndicales le droit de manifester, a déclaré Jenny Desrochers, porte parole de l’UQAM, dans un échange de courriels. Cependant, elle a toujours affirmé que les agissements et les comportements, individuels ou collectifs, ne doivent en aucun cas porter atteinte aux droits des étudiantes et étudiants, des professeures et professeurs, des personnes chargées de cours et maîtres de langue, et des employés de l’Université », a-t-elle souligné.

 

photo: MARTIN OUELLET ARCHIVES MONTRÉAL CAMPUS

Le pavillon  J.-A.-DeSève avait vu ses différents accès barricadés par les étudiants lors de son occupation le 8 avril 2015.

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