Plaidoyer pour l’envergure

À l’aube de la rentrée, il paraît presque cliché que le Montréal Campus expose à ses lecteurs sa situation financière insoutenable. La chute draconienne des revenus publicitaires dans les journaux papier a été décriée non seulement par nos prédécesseurs, mais également par la quasi-entièreté des médias journalistiques imprimés du Québec. Il n’en demeure pas moins que notre planche de salut se dépose aujourd’hui entre vos mains.

Au cours des dernières années, chacune des équipes nouvellement élues à la tête du Campus a été forcée de revoir rapidement ses ambitions à la baisse. Après avoir coupé dans le gras, elle doit maintenant gruger dans l’os.

Le Montréal Campus s’obstine à dénicher les meilleures solutions de rechange pour contourner ses contraintes financières. Au moment d’écrire ces lignes, il atteint cependant un point de non-retour : il ne peut plus espérer couper sans que la qualité de sa couverture soit touchée.

À l’instar des journaux étudiants des universités Concordia, McGill, Laval, Sherbrooke et de Montréal, le journal étudiant indépendant de l’UQAM devra compter sur la participation de la communauté étudiante pour assurer sa survie.

Dans les prochaines semaines, les membres de l’équipe 2017-2018 parcourront les assemblées générales facultaires afin d’entendre votre avis sur leur plus récent projet de financement.

Malgré la jeunesse de la nouvelle équipe, aucune raison n’est valable pour qu’elle répète les erreurs du passé. Elle a, à ce jour, bon espoir que sa proposition répondra aux interrogations qui sont demeurées inassouvies au moment de ses dernières démarches.

Grâce à son recul, le Montréal Campus estime qu’il aurait pu éviter des tentatives avortées en allant à la rencontre des étudiants avec une initiative plus solide et inclusive à la main.

Lors du 35e anniversaire du Campus, en 2015, le projet fait naufrage. Sous une même entité, la radio Web de l’UQAM, CHOQ.ca, l’agence créative SeizeNeuf.tv et le Montréal Campus demandent aux étudiants de se positionner sur une augmentation de la cotisation automatique non obligatoire (CANO). Le résultat est plus que déconcertant.

Pourtant, tout comme CHOQ.ca, le Comité au soutien aux parents étudiants (CSPE-UQAM) et le Groupe de recherche d’intérêt public de l’UQAM (GRIP-UQAM), le Montréal Campus est convaincu que sa mission répond aux critères pour l’obtention d’une CANO, déterminés par les Services à la vie étudiante de l’Université (SVE).

« Il doit démontrer qu’il suscite un intérêt communautaire suffisant pour justifier la participation de l’ensemble des étudiants à son financement, et que, sans cette CANO, le groupe n’a pas accès aux ressources financières nécessaires pour assurer la pleine réalisation de ses mandats », peut-on lire sur le site Web des SVE.

Encore faut-il préalablement que le journal obtienne la reconnaissance d’un groupe d’envergure, ce qui requiert une consultation en bonne due forme avec chacune des associations facultaires. C’est précisément ce que nous comptons faire.

Depuis 1980, le Montréal Campus assure un contre-pouvoir essentiel à l’Université, en mettant sur la sellette ses instances. Certaines de ses exclusivités, telles que l’octroi d’un contrat de 50 millions pour le Groupe de sécurité Garda en 2016 ou le dossier sur les expulsions étudiantes la même année, ont suscité des débats bien au-delà du campus.

Le travail rigoureux des collaborateurs et des collaboratrices a d’ailleurs été souligné par Le Devoir de la presse étudiante qui a, au printemps dernier, décerné au Montréal Campus le titre de meilleur journal universitaire francophone du Québec.

La participation financière des étudiants assure la continuation de sa mission, axée principalement sur l’apprentissage des métiers d’un média de presse. Au-delà de tout, il préserverait son rôle essentiel de chien de garde à notre institution d’enseignement.

Le journal-école n’est pas au service de l’École des médias. Au contraire, le Montréal Campus, en plus de compter parmi ses collaborateurs des étudiants d’une multitude de facultés, s’adresse à l’ensemble de la communauté uqamienne.

La perception d’un montant minime à même la facture étudiante permettrait même d’élargir sa portée avec, entre autres, la mise en place de stages rémunérés dans différents programmes.

Laissez-nous l’occasion de vous présenter notre projet inclusif.

Au plaisir de vous rencontrer.

 

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