Marathon: entraînement mental ou physique ?

L’édition 2017 du Marathon de Montréal s’est déroulée sans trop d’anicroches malgré les chaleurs caniculaires des derniers jours. En période de chaleur, les coureurs ne doivent pas sous-estimer l’épreuve physique et mentale, mais plutôt s’attendre à diminuer leurs performances de 20%, selon le professeur au Département des sciences de l’activité physique Christian Duval.

Le 24 septembre dernier, près de 900 athlètes ont eu recours à une aide médicale, dont 5 qui ont dû être transférés dans un centre hospitalier. En raison des températures anormalement hautes cette année, l’organisation du Marathon de Montréal a décidé, par mesure préventive, d’annuler l’épreuve du 42,2 km. Une décision que soutient le professeur au Département des sciences de l’activité physique Christian Duval. « C’était la seule décision possible à prendre vu les circonstances », commente-t-il.

« L’entraînement va t’amener à faire du 35 km, mais c’est ton mental qui va faire que tu vas réussir à faire les sept derniers », rappelle pour sa part Christian Duval. Avant de penser à courir un marathon, un athlète doit être bien entraîné physiquement, mais également bien préparé mentalement.

Dans le meilleur des cas, un athlète doit suivre un plan d’entraînement strict pour arriver prêt à un marathon. « Mieux une personne sera préparée physiquement, mieux elle aura une préparation complète. Si elle a un suivi et une équipe derrière elle, la personne va se sentir confiante et motivée », explique l’étudiant au doctorat en psychologie Vincent Gosselin-Boucher.

Il ne faut pas négliger le marathon, une épreuve très difficile physiquement. Consulter son médecin avant d’entreprendre l’entraînement d’un marathon est primordial. Un tel examen permet de détecter des anomalies dans le corps humain d’une personne et peut même aller jusqu’à sauver une vie. « Dans la très grande proportion, c’est souvent des problèmes congénitaux », mentionne Christian Duval, au sujet des décès lors des marathons. « Parfois, tu as des athlètes de haut niveau sur un terrain, ils vont tomber et décéder parce qu’ils avaient une malformation qui n’avait pas été décelée », poursuit-il.

Une préparation différente

Avec quatre ans d’expérience en crosscountry, Vincent Gosselin-Boucher se fait clair sur la préparation des athlètes en vue des conditions climatiques. « En changeant son plan d’entraînement et de préparation mentale, une personne va être capable de s’adapter dans une canicule. Une personne qui désire conserver son temps, quand il fait chaud et humide, ce n’est pas réaliste », explique-t-il. Christian Duval ajoute que dans de telles températures, les coureurs doivent changer leurs objectifs et ralentir d’au moins 20%.

En raison des conditions climatiques de l’édition 2017 du Marathon de Montréal, les coureurs étaient plus à risque de se déshydrater rapidement. « Cet été, il n’a pas fait chaud […] et comme il n’y a pas eu d’été caniculaire, les gens ne sont pas prêts à courir dans de telles températures », rappelle Christian Duval.

L’UQAM et les Citadins permettent aux étudiants qui désirent courir un marathon ou qui souhaitent bien comprendre les différentes méthodes d’entraînements de suivre différentes formations. « Il y a deux ans, les étudiants ont mis un cours spécifique à la course à pied [intervention en activité physique] pour sensibiliser les gens », affirme le professeur au Département des sciences de l’activité physique de l’UQAM Pierre Sercia.

En plus des différentes formations disponibles aux étudiants, le Centre sportif, les kinésiologues et le club des Citadins sont présents pour les athlètes, explique Vincent Gosselin-Boucher, également titulaire d’un baccalauréat en psychologie. « Faire partie des Citadins, ça implique un encadrement, de voir une progression et d’avoir quelqu’un qui peut te coacher. Je suis mieux préparé pour ce genre d’événement », indique-t-il. Questionné à savoir s’il note un manque de ressources à l’UQAM dans la sensibilisation sur la pratique sécuritaire de la course à pied, Christian Duval est catégorique. « Ce que je peux déplorer, […] ce serait le manque de curiosité de certaines personnes à aller chercher plus d’informations et se renseigner sur les bonnes pratiques », affirme-t-il.

 

photo: LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS

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