Le profil commercial de l’UQAM

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Disposant de près de 35 espaces commerciaux à louer à des particuliers, l’UQAM abrite des bannières telles que Sushi Shop, Basha et Café Dépôt. Le Montréal Campus a voulu faire le point sur l’attribution de ces espaces commerciaux.

Ce n’est pas par choix, mais bien par obligation que l’UQAM loue un nombre important de locaux à des particuliers. En effet, l’université qui se situe dans le très achalandé Quartier latin, doit se plier aux exigences de l’arrondissement obligeant les immeubles qui ont pignon sur rue à avoir des commerces au niveau rez-de-chaussée.  « Cette mesure de l’arrondissement, vise à maintenir une trame commerciale continue dans le but d’animer la rue », explique le directeur du Bureau des transactions immobilières de l’UQAM, Alain Milette.

La réglementation municipale permet néanmoins certaines exceptions. C’est le cas de l’École supérieure de mode de l’UQAM, qui était, il y a deux ans, logée au Collège LaSalle, à l’ouest de la rue Sainte-Catherine. Une fois rapatrié à proximité des autres pavillons uqamiens, le Bureau des transactions immobilières a négocié avec la Ville pour permettre à l’École supérieure de mode d’exploiter le niveau de la rue à sa façon. En y installant les vitrines de l’École, Alain Milette ne croit pas que cette solution « remplace un commerce, mais au moins, il y a de l’animation », admet-il. Puisque cette vitrine sert à présenter les diverses réalisations des étudiants, l’arrondissement a jugé qu’il était convenable de ne pas y imposer la réglementation municipale.

Emplacement géographique stratégique

La localisation de l’UQAM représente un emplacement de choix pour plusieurs restaurants et commerces de détail. En effet, l’UQAM dispose d’une grande visibilité,  puisqu’elle se situe près des très achalandées stations de métro Berri-UQAM et Place-des-Arts.

Selon le professeur du département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’UQAM, Unsal Ozdilek, « la situation géographique de l’université procure un avantage des rentes très élevé ». Autrement dit, les compagnies sont prêtes à payer plus cher en raison de l’emplacement. «L’UQAM a donc intérêt à louer à des commerçants qui font justice à cet emplacement, souligne M. Ozdilek, sans pour autant dire que ceux des étudiants ne le feraient pas ».

La location de ces locaux à des entreprises «n’est pas seulement une question de sous, mais bien de rentabilité pour l’université», soutient le professeur et auteur des livres Fondements pratiques et Fondements analytiques de l’immobilier. « Avec ces surplus commerciaux, l’UQAM peut réinvestir, au grand bénéfice de la communauté et des étudiants », complète M. Ozdilek. Le directeur du bureau des transactions immobilières Alain Milette confirme qu’en effet, tous les revenus servent à financer des installations ou des projets dans les pavillons pour la communauté uqamienne.

Les locaux convoités par les entreprises sont habituellement ceux donnant sur la rue ou à une aire commune. Par exemple, les restaurants Basha, Sushiman, Francesca, Muffin Plus et Café Dépôt se retrouvent tous dans l’aire de restauration publique du pavillon Président-Kennedy de l’UQAM, accessible par l’entrée sur la rue du même nom.

Pour répondre aux besoins des étudiants, les locaux attribués aux commerces étudiants sont davantage situés à l’interne. Ainsi, certains locaux du Complexe des sciences sont loués à des laboratoires favorisant la recherche et l’innovation au sein de l’UQAM. Parallèlement, plusieurs laboratoires embauchent en grande partie des étudiants et des chercheurs de l’UQAM.  

L’UQAM accueille par ailleurs de ses partenaires dans ses locaux. C’est le cas du MT LAB, incubateur pour les start-up dans le domaine du tourisme et de la culture, installé dans les locaux d’un de ses partenaires fondateurs au Complexe des sciences Pierre-Dansereau.

Ailleurs sur l’île

La situation de l’UQAM peut s’apparenter à celle de l’Université Concordia. Étant tous deux localisés au centre-ville dans les environs de la rue Sainte-Catherine, les deux doivent se conformer aux mêmes normes en ce qui a trait à la location des espaces au rez-de-chaussée.

De leurs côtés, les Universités de Montréal et McGill, n’étant pas situées directement au centre-ville, ne sont pas touchées par les mesures de zonage. Ainsi, l’Université de Montréal héberge un seul commerce non étudiant et l’Université McGill, à défaut de louer, conclut des ententes avec divers commerçants en retour de pourcentage des ventes.

Photo: MARTIN OUELLET MONTRÉAL CAMPUS

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