Dénoncer le racisme dans les universités

Dans le cadre de la 18e semaine d’actions contre le racisme, quelques centaines de personnes se sont rassemblées à la place Émilie-Gamelin. En plus de marcher pour l’égalité et contre le racisme, les organisateurs et les manifestants présents y ont dénoncé certains problèmes de discrimination raciale liés à la réalité universitaire.

Les étudiants étaient aussi bien présents parmi la foule réunie dimanche dans le parc du Quartier Latin, certains issus des minorités visibles et d’autres simplement sur place en guise de solidarité. Pour certains d’entre eux, la lutte contre le racisme doit continuer au-delà des rassemblements. « Je pense que ça permet de sensibiliser les gens, mais pour faire bouger les choses ça prend plus que des marches. On peut faire quelque chose en tant qu’étudiant et étudiante à l’UQAM, faire de la pression dans nos associations, dans les cours », exprime Maha Elmir, étudiante à la maîtrise en sociologie à l’UQAM.

Questionnés sur la présence du racisme en milieu universitaire, plusieurs protestataires ont dénoncé un problème récurrent. « Le manque de diversité dans les sphères de pouvoir des universités a une influence sur l’expérience des étudiants dans leur parcours scolaire. Imaginons si la conversation sur les études féministes en milieu universitaire était tenue par les hommes! Quand on regarde qui parle de diversité et d’antiracisme au Québec, c’est aussi flagrant que cela », déplore Émilie Nicolas, étudiante au doctorat en anthropologie à l’Université de Toronto.

Le racisme transparaitrait aussi dans les salles de classe à travers l’enseignement. « Il y a des manifestations de racisme [dans nos cours]. Par exemple dans mon programme d’histoire et en sciences humaines, il y a toujours des relents colonialistes dans la manière d’enseigner. Il faut faire front commun, nous sommes plusieurs à dire non et refuser que l’on soit réduit au silence » explique Gustavo Salinas, étudiant à l’Université de Montréal et représentant du groupe Solidarité pour les droits humains des Palestiniennes et Palestiniens.

Un climat rassembleur

C’est le thème de l’égalité pour tous qui a rassemblé la foule devant une scène montée dans le parc Émilie-Gamelin pour l’occasion. Après plusieurs discours, les manifestants ont commencé leur parcours dans les rues de Montréal calmement pour une courte marche qui les a ramenés à leur point de départ, une quarantaine de minutes plus tard.

La marche s’est voulue familiale et rassembleuse, à l’image de la semaine d’action contre le racisme (SACR). « Une marche familiale comme aujourd’hui c’est important pour faire cette démonstration que la lutte contre le racisme mérite d’être au centre des luttes sociales que l’on fait au Québec », explique la coordonnatrice de la SACR, Émilie Nicolas.

Le rassemblement s’est terminé vers 16 h 30, suite à une brève prestation musicale du duo Bél and Quinn et de l’artiste multidisciplinaire Dato. La semaine d’action contre le racisme se poursuit jusqu’au 31 mars.

Photo: MARTIN OUELLET- DIOTTE MONTRÉAL CAMPUS

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