Naviguer en toute sécurité

Il y a plus de 230 000 cyberattaques par jour dans le monde contre des États et des individus. Si les gouvernements et les compagnies sont souvent ciblés, les étudiants ne sont pas immunisés contre ces fraudes. Des techniques peuvent toutefois permettre de surfer en toute tranquillité d’esprit.

« Faites la mise à jour du serveur et des applications, ne cliquez pas sur des liens douteux, installez un antivirus et continuez d’être méfiants », conseille le professeur de criminologie à l’Université de Montréal Benoît Dupont. Même son de cloche de la part du professeur à la Faculté de génie et d’informatique à l’Université Concordia Mourad Debbabi et le professeur d’informatique à l’Université du Québec à Montréal Sébastien Gamb. Le trio de professeurs était réuni pour la conférence « La cybersécurité est-elle possible? », présentée à l’UQAM le 23 février dernier.

Pour eux, tout ça fait partie « d’une bonne hygiène numérique ». Entourés par la technologie, les étudiants deviennent de plus en plus dépendants : ils sont les premiers utilisateurs d’internet et ils sont entourés d’une panoplie d’objets technologiques connectés au web, selon les professeurs. Ils sont donc davantage exposés au risque d’une cyberattaque. « L’augmentation des fuites de données personnelles maintient une peur constante chez les individus », déplore Sébastien Gambs. Il rappelle le cas de l’attaque faite sur Yahoo récemment, où des milliers de courriels d’utilisateurs ont fui.

Un danger toujours présent

Même en suivant les conseils des experts à la lettre, il restera toujours des risques. En réalité, tout dépend de la source de l’attaque. Benoît Dupont affirme que peu d’étudiants seraient la cible d’organismes gouvernementaux comme l’Agence Nationale de Sécurité (NSA). La majorité des étudiants seront plutôt victimes de pirates ou de délinquants voulant tirer du profit financier. Ainsi, ils ne devraient pas trop craindre d’être observés

Les entreprises auraient quant à elles intérêt à se protéger davantage, car selon Sébastien Gambs, les grandes compagnies sont particulièrement la cible de cybercrimes puisqu’elles s’attaquent mutuellement.

Des compagnies de sécurité offrent à certaines entreprises des services payants pour qu’elles puissent offrir une meilleure protection numérique aux internautes. Il s’agirait cependant d’un marché très marginal. « En prenant l’exemple des réseaux sociaux, certains d’entre eux [qui offraient un service payant] ont essayé d’être une alternative sûre. Les gens, sous l’effet de masse, ont préféré rester sur Facebook [parce que c’est gratuit] », précise le professeur Benoît Dupont. Selon lui, il faut donc repenser ces services ou ces applications gratuits en continuant de préserver leur principale fonction sans négliger la sécurité, comme c’est le cas actuellement.

Puisque beaucoup d’activités quotidiennes en ligne requièrent des données personnelles, il faudrait envisager la création d’un système sécuritaire qui diminuera la divulgation des informations privées. « Il faut plus sensibiliser les individus », soutient le professeur Sébastien Gambs. Il croit qu’il faudrait également légiférer la vie privée en créant au niveau fédéral des lois limitant l’accès aux données personnelles. Selon lui, le système européen de protections des données qui pourrait être facilement mis en place au Canada. Mourad Debbabi abonde dans le même sens. « Actuellement, il n’y a rien qui oblige à protéger les informations, donc il faut légiférer pour contrôler et pour protéger les informations que ce soit à n’importe quel niveau », fait-il valoir.

Photo: MARTIN OUELLET MONTRÉAL CAMPUS

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