Nouveau média à bord

Embargo.media, un nouveau journal uqamien se voulant « spécialiste des luttes d’oppression et de l’autodétermination des peuples », a été lancé le 17 février dernier. Ses membres veulent principalement se démarquer des autres publications médiatiques étudiantes en exploitant des sujets touchant entre autres le féminisme, l’environnement et la politique sous des angles différents.

Les journalistes Évelyne Gauthier-Lévesque, Louis-Paul Legault, Raphaël Robitaille et Sandrine Girard ont réuni leurs plumes afin de faire rayonner l’Université à l’extérieur de ses murs. Leur initiative cherche aussi à combattre « les injustices et oppressions diverses », ont-ils répété à plusieurs reprises lors du lancement.

L’équipe ne compte pas de « journalistes à proprement parler », écrivent les membres du collectif dans un échange de messages avec le Montréal Campus. Ils ont connaissance de la déontologie journalistique, mais jugent toutefois qu’ils peuvent s’en écarter pour « traiter de sujets qu’[ils] cro [ient] délaissés ou déformés par les médias traditionnels», renchérissent-ils. «Beaucoup de journalistes ont tendance à ne pas se déplacer et à résumer ce qui se trouve déjà dans l’actualité. C’est important de prendre le pouls», explique pour sa part Louis-Paul Legault, l’un des journalistes d’Embargo.media.

Les enjeux uqamiens seront traités en premier lieu, mais le mandat du nouveau média souhaite dépasser largement ces sujets en parlant de politique et d’environnement par exemple. Louis-Paul Legault affirme qu’Embargo.média « vise l’analyse, le travail de recherche et des textes plus approfondis ».

Le groupe se définit comme un « collectif ». Cette idée « a été lancée spontanément lors de [leur] première réunion, en mai 2016, afin de favoriser la collégialité et d’éviter les postes hiérarchisés », font valoir les membres du nouveau média. C’est également lors de celle-ci que le nom Embargo a été adopté.

Originalité visée

Ils comptent se démarquer grâce à une approche, une rigueur et une originalité renouvelée, mais aussi avec leur orientation vers les plateformes numériques. Sandrine Girard, elle aussi journaliste pour Embargo.media, explique que « [le] but est aussi d’aller chercher un éventail plus large, puisque c’est accessible sur le Web. Avec un contenu qui est vraiment bien expliqué, à l’aide d’exemples». Présentement soutenus par le financement institutionnel offert par les Services à la vie étudiante de l’UQAM, ils cherchent cependant un moyen de développer un modèle qui sera plus autonome.

Les textes qui ont été lancés en février dernier présentent tous une caractéristique commune : le mélange des genres. L’un d’eux, rédigé par Raphaël Robitaille, étudiant en science politique, compte près de dix pages et porte sur l’indépendance du Québec. Le journal ne veut donc imposer aucune limite à ses collaborateurs, tant sur la forme que sur la longueur des articles. Son but premier est d’encourager les étudiants à écrire, sans avoir à se soucier de produire un format court, puisque ceux-ci sont « souvent moins substantiels», font valoir ses responsables. Leurs barèmes de publications sont donc flexibles.

Cette flexibilité est également observable au sein même de l’équipe, puisqu’ils proviennent de milieux académiques différents, tels que la communication et les sciences sociales. Le féminisme est l’un des sujets principaux traités dans les textes, mais il se retrouve également en trame de fond de tout le journal. «C’est totalement nécessaire d’avoir des espaces dédiés [au féminisme], mais c’est aussi intéressant de l’inclure dans des instances dans lesquels il peut s’inscrire », précise Évelyne Gauthier-Lévesque.

Ouvert aux idées

Depuis son lancement, Embargo.media a décidé de publier près de la moitié des textes reçus lors de l’appel de textes initial auxquels s’ajoute environ un tiers de propositions soumises à ce jour. Ils ont comme ambition de publier davantage, mais parfois, les textes doivent être retravaillés sur plusieurs aspects. Chaque article est lu par au moins deux membres du comité de rédaction et est discuté par la suite, un système qui s’avère « simple et efficace», selon les rédacteurs du média militant.

En lisant leur manifeste, il est possible d’y lire, entre autres, qu’il faut « [aspirer] ensemble au droit (et au devoir) à une information consciente et intelligente, qui saura habilement nous informer sur le monde. » Le projet est entre autres chapeauté par le Centre étudiant de recherche et d’action nationale. Les étudiantes et étudiants sont invités à faire parvenir leurs textes sur la page Facebook et le site Internet d’Embargo.media.

Photo:  FÉLIX DESCHÊNES MONTRÉAL CAMPUS

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