Un défi pour les carnivores

Le groupe de recherche d’intérêt public de l’UQAM (GRIP) et l’Association végé de l’UQAM se sont alliés pour organiser la première semaine sans viande uqamienne dans le cadre du Défi énergie. Une initiative qui vise à sensibiliser la population étudiante à l’exploitation animale et à entamer un dialogue sur la possibilité d’un mode de vie végane.

L’idée du défi d’une semaine sans viande, qui a été entamée le 13 janvier et qui s’étendra jusqu’au 19 janvier, vient de Frédéric Rogenmoser, trésorier au GRIP et étudiant au doctorat en administration. Un défi personnel puisqu’il n’est pas végétarien lui-même, même s’il soutient la cause animale. « Sur un point de vue éthique, je suis théoriquement d’accord, mais ce n’est pas toujours évident de changer son style de vie », avance-t-il.

L’étudiant pense que, psychologiquement, il serait plus facile pour une personne de faire le choix d’essayer un nouveau mode de vie sur une courte période de temps, plutôt que de se faire reprocher par une tierce personne de ne pas agir de manière éthique ou morale. « Cela nous permet de tester et de voir si le mode de vie nous convient, si notre corps l’accepte », ajoute-t-il.

« C’est aussi l’occasion de démystifier le mode de vie végane et d’en apprendre davantage sur l’antispécisme », souligne Axelle Playoust, déléguée à la mobilisation de l’Association végé de l’UQAM. L’antispécisme, résume-t-elle, est un courant de pensée qui remet en doute l’humanisme [le fait que l’homme soit au centre de toute chose] pour plutôt promouvoir l’égalité entre tous les êtres vivants, sans égard à leur espèce. Il s’agit d’un mouvement de lutte contre l’idée d’une hiérarchisation arbitraire entre les êtres vivants. C’est ce qui explique que, présentement, il soit moralement plus admissible dans la société de manger du porc que du chat, par exemple.

Une nouvelle collaboration avec le Défi énergie

Après s’être affiliée depuis 4 ans au Défi énergie pour organiser, entre autres, une semaine sans déchet et une semaine de sensibilisation sur les hydrocarbures, c’est la première fois que l’Association végé de l’UQAM s’associe avec le GRIP pour former une semaine sans viande. « Le but d’une telle semaine vient de la nécessité de construire un mouvement politique offensif et organisé pour remettre en question les institutions qui organisent l’exploitation animale, donc le système de l’élevage, la pêche et l’expérimentation animale […]. C’est un moyen de créer un mouvement d’ampleur pour la lutte antispéciste », soutient Axelle Playoust.

La semaine sans viande est principalement abordée sous les angles de l’écologie, de l’éthique et de la santé. Elle se veut un moment pour entamer une réflexion, une discussion avec les uqamiens, principalement sur les questions qui peuvent amener à adopter un tel mode de vie, plutôt que sur «comment y parvenir». C’est pourquoi plusieurs conférences et activités de sensibilisation ont lieu tout au long de la semaine. « C’est un peu ça notre défi : amener l’idée du végétarisme tranquillement pas vite chez les gens sans pour autant les forcer.», opine Frédéric Rogenmoser.

Photo: TIFOTTER FLICKR

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *