Des milliers de voix montréalaises s’élèvent en chœur contre Donald Trump

Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi à l’esplanade de la Place des Arts dans le cadre du Rassemblement des femmes de Montréal en solidarité avec la Marche des femmes de Washington. L’événement se voulait inclusif et intersectionnel *.

« Pour commencer, j’aimerais remercier le peuple mohawk pour leur accueil sur ce territoire non cédé », a déclaré Cathy Wong, présidente du Conseil des Montréalaises, qui était aussi animatrice pour le pendant francophone du rassemblement.  Une place importante a d’ailleurs été laissée aux communautés autochtones, qui ont eu l’occasion de présenter  une prestation musicale pour l’ouverture et la fermeture de l’événement.

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Plusieurs intervenantes provenant de différents milieux ont eu l’occasion de prendre la parole devant cette foule colorée où l’on pouvait voir des centaines de personnes porter fièrement leur pussy hat. Ces bonnets roses avec deux pointes sont le résultat du Pussyhat Project, une initiative lancée aux États-Unis pour donner une identité visuelle collective au mouvement de la Marche des femmes de Washington.

Des femmes de plusieurs horizons, francophones comme anglophones, sont venues parler de nombreux sujets comme l’intersectionnalité*, les droits des femmes transgenres immigrantes, les immigrantes illégales, les droits des femmes racisées ** et le mouvement #agressionsnondénoncées. Tout comme leurs consoeurs aux États-Unis, elles sont surtout venues manifester leur mécontentement face à l’arrivée au pouvoir du nouveau président américain. « L’homme qui vient de rentrer à la Maison-Blanche n’aime pas les femmes. Nous le savons, nous l’avons vu, nous l’avons entendu, mais il n’est pas seul. Autour de lui, le club des milliardaires blancs est loin de la réalité des femmes, loin des réalités des personnes vulnérables. Pire encore, depuis plusieurs années, il y a une guerre contre les femmes », a déclaré la chercheuse en résidence à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM, Élisabeth Vallet.

Plusieurs autres intervenantes sont venues dénoncer la situation des femmes dont la militante crie Maïtée Labrecque-Saganash, la journaliste à l’origine du mot-clic BeenRapedNeverReported, Sue Montgomery, la directrice générale de la Fondation filles d’action, Rachel Zellars, la présidente de Femmes autochtones du Québec, Viviane Michel, ou encore l’animatrice télévisuelle Pénélope McQuade.

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Bon nombre d’étudiantes et d’étudiants étaient aussi sur place. « Je crois que c’est important de protester contre Trump parce qu’il est le symbole même que la misogynie est acceptable, et que même en étant si visiblement exprimée par un homme, elle peut lui donner accès à l’un des rôles les plus importants de la planète, explique l’étudiante en design graphique de l’UQAM Audrey Malo. Il est élu et ça, ça fait croire à tous ceux qui sont derrière lui que son attitude est celle d’un “winner”. Personnellement, je n’aime pas les foules ou les grands rassemblements, mais je pense que dans ce cas, le nombre fait la force donc ça vaut la peine de se déplacer », ajoute-t-elle.

Le rassemblement s’est terminé avec une performance de la chanteuse Nadia Essadiqi, mieux connue sous le pseudonyme La Bronze.  Elle a interprété la chanson Rois de nous tirée de son plus récent EP du même nom. Elle a aussi chanté une version arabe de la chanson Formidable de Stromae, qui se retrouve aussi sur son dernier EP.

Rappelons que 673 marches avaient lieu simultanément un peu partout dans le monde. Au Canada, des rassemblements se sont notamment tenus à Ottawa, Saskatoon, Winnipeg, Edmonton et Vancouver.

 

* L’intersectionnalité est un concept employé pour mettre en lumière les discriminations simultanées multiples que vivent certaines personnes. Par exemple, les femmes autochtones peuvent simultanément être discriminées sur la base de leur sexe et sur celle de leur origine.

** Le terme « racisées » signifie « renvoyées à une race », « infériorisées par rapport à une supériorité blanche supposée » ou « marquées visiblement » comme appartenant à un groupe.

Photos et vidéo: JEAN-PHILIPPE GUILBAULT MONTRÉAL CAMPUS

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