L’option d’un parcours unique

Entre les choix de programmes et d’établissements scolaires, les futurs étudiants universitaires doivent aussi déterminer le type de cheminement qu’ils souhaitent suivre. Les perspectives multiples tracent la voie à des formations personnalisées comme celle du baccalauréat par cumul, une formule de plus en plus en vogue.

Le choix d’un baccalauréat multidisciplinaire se popularise grâce à la personnalisation et la conciliation qu’il permet. Ce cheminement universitaire, plus adapté aux intérêts de chaque étudiant, devient une option aussi intéressante qu’un parcours traditionnel. Selon le vice-doyen aux études de l’École des sciences de la gestion (ESG), Antonello Callimaci, les certificats avantagent les étudiants qui désirent une gratification plus rapide et qui veulent avancer à leur rythme. «  La vision initiale d’un certificat, c’était pour un retour aux études, pour des gens qui ne font pas de bac, pour des gens un peu plus âgés, soutient-il. Oui, il y en a de ce type de personnes, mais beaucoup de nouveaux étudiants universitaires le font maintenant par choix, parce qu’ils veulent le faire, parce qu’ils veulent un cheminement atypique. »

Les statistiques ne mentent pas: la popularité du baccalauréat multidisciplinaire n’a cessé d’augmenter depuis cinq ans à l’ESG. Durant l’année scolaire 2010-2011, 438 demandes ont été envoyées à la direction de l’établissement afin de faire reconnaître des certificats d’étudiants comme des baccalauréats par cumul. Ces demandes sont passées à 715 dans la dernière année. «  Le baccalauréat traditionnel demeurera quand même un classique et il y a des gens qui vont le suivre parce que c’est plus rassurant, explique Odette Cyrenne, adjointe au vice-doyen aux études et chef d’équipe des coordonnateurs à l’UQAM. Je vois par contre une différence. Ça fait 20 ans que je suis ici et, au départ, les baccalauréats par cumul étaient peu connus. Maintenant, les gens savent c’est quoi. » À son avis, les deux types de baccalauréats à l’ESG ont leurs particularités, mais deviennent rapidement comparables lorsque les étudiants les analysent plus en profondeur. Au total, 2100 étudiants suivent le baccalauréat multidisciplinaire en administration comparativement à 1900 dans le baccalauréat traditionnel à l’ESG.

Constat similaire à l’Université de Montréal

À l’École des hautes études commerciales de Montréal (HEC), les certificats sont fort populaires chez les professionnels. En 2014, une étude effectuée par l’établissement à laquelle ont participé plus de 1200 répondants concluait que «  l’amélioration des chances de trouver un emploi », «  l’acquisition de nouvelles connaissances » et «  l’obtention d’une promotion » étaient les trois premières raisons pour entreprendre un certificat à l’université. Michel Lemay, directeur du recrutement étudiant et de la promotion des programmes d’études au HEC, explique que leurs étudiants suivent un certificat afin de faire avancer leur carrière. «  Régulièrement, c’est aussi des immigrants nouvellement arrivés au Québec qui veulent améliorer leur sort en termes de type de travail. Ils viennent chercher un diplôme pour en avoir un du Québec et aussi en avoir un en français », affirme-t-il.  Selon ses statistiques, la moyenne d’âge dans les certificats est de 32 ans, 43 % de ces étudiants ont déjà un diplôme universitaire, 25 % travaillent déjà dans le domaine de la gestion et ont en moyenne 7 années d’expérience de travail.

Opinion divergente, employeurs réticents

Malgré sa popularité grandissante, le baccalauréat par cumul laisse encore certains sceptiques. Selon le coordonnateur des baccalauréats par cumul dans la Faculté de communication de l’UQAM, Claude Labrecque, un étudiant de 20 ans sortant du cégep a davantage intérêt à suivre un baccalauréat disciplinaire. «  Cet étudiant n’a pas d’hypothèque, il n’a pas d’enfants, il peut se consacrer pendant trois ans à faire des études à temps plein, soutient-il. Il va pouvoir aller chercher des connaissances spécifiques et ça ne veut pas dire qu’il sera confiné à un domaine. Plusieurs ont différentes concentrations et il suivra une variété de cours.»

Claude Labrecque croit que les employeurs restent toujours plus réticents vis-à-vis les baccalauréats par cumul et préfèrent les baccalauréats traditionnels par habitude. Mme Cyrenne, elle, n’est pas du même avis et croit plutôt qu’il n’y a pas de parcours parfait et que les expériences de l’individu demeurent plus importantes.«  C’est la personne, ce qu’elle a vécu, si elle a fait un échange étudiant, des compétitions académiques [qui influenceront l’opinion des employeurs]. Les agences de publicité, elles, nous disent souvent qu’il n’y a pas de parcours type que les employeurs préfèrent », mentionne-t-elle.

Photo: FÉLIX DESCHÊNES MONTRÉAL CAMPUS

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